Épuration des eaux: une unité d’ozonation de 100 M$ à Rivière-des-Prairies
C’est à Rivière-des-Prairies que sera bientôt installée la «plus importante unité d’ozonation au monde», qui servira à compléter la chaîne de traitement des eaux usées avant leur retour dans le fleuve.
L’annonce a été faite lundi matin, à l’hôtel de ville de Montréal, lors d’une conférence de presse du maire Denis Coderre et du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.
Un contrat de 98,9 M$ a été accordé pour la fabrication, la livraison et la mise en service de l’unité à la Station d’épuration des eaux usées Jean-R.-Marcotte, boulevard Maurice-Duplessis, dans le quartier de Rivière-des-Prairies.
Les eaux seront donc désinfectées, par ozone, avant d’être rejetées dans le fleuve. Ce procédé permettra, selon le maire Coderre, de «réduire d’environ 95% la quantité de bactéries et de combattre significativement le taux de virus et de produits émergents».
C’est le gouvernement du Québec qui paye une bonne partie de la facture, soit près de 64 M$. «La portion non subventionnée sera financée par la réserve de l’eau de l’agglomération», précise-t-on, dans un communiqué.
Selon les chiffres fournis par la Ville de Montréal, la station d’épuration Jean-R.-Marcotte traite près de 75 % du volume d’eaux usées du grand Montréal et près de 50 % des eaux usées de la province. Pas moins de 2,6 milliards de litres d’eaux provenant de cette station sont rejetés dans le fleuve tous les jours.
Une longue réflexion
Chantal Rouleau, responsable de l’eau et des infrastructures de l’eau au comité exécutif, ainsi que mairesse de l’arrondissement où sera installée l’unité, affirme que la Ville a longuement analysé les alternatives possibles pour traiter les eaux usées depuis que le traitement au chlore a été banni.
«Nous avons été en contact avec les plus grands chercheurs au monde et la conclusion est que l’ozonation est la meilleure solution, au niveau de la qualité du traitement des eaux usées», précise-t-elle.
Même si ce projet représente «du jamais vu» et qu’il n’existe pas de comparable ailleurs dans le monde, Mme Rouleau assure que la Ville ne se lance pas dans ce projet la tête baissée.
«Nous avons fait nos devoirs. Nous avons envoyé un appel d’offres rigoureux de 1500 pages et la firme Degrémont était le seul soumissionnaire conforme», précise la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.
Cette nouvelle unité d’ozonation devrait être inaugurée et mise en service en 2018.
«C’est un délai très réaliste. Le vote a été favorable et les travaux devraient commencer sous peu», assure Mme Rouleau.