Incendie sur la Plaza Saint-Hubert: l’Académie de danse Scream anéantie
Le 5 mars 2015 restera longtemps gravé dans la mémoire de Lynsey Billing. Ce jour-là, la directrice de l’Académie de danse Scream a vu son studio dévasté par l’incendie qui a fait rage durant des heures sur la Plaza Saint-Hubert.
Elle s’affaire, désormais, à remettre son école sur les rails, aidée par ses élèves, qui ont lancé une collecte de fonds.
Plus de deux semaines après le drame, Mme Billing est encore sous le choc. «Je n’arrive toujours pas à croire ce qui s’est passé. C’est irréel», confie la directrice de l’Académie de danse Scream, ouverte depuis 2011, sur la rue Saint-Hubert.
Mme Billing, qui réside sur la Rive-Sud, était en train de coudre des costumes dans son sous-sol, lorsqu’elle a reçu l’appel de son propriétaire.
À peine consciente de ce qui était en train de se passer, la directrice s’est rapidement rendue sur place. Une fois les lieux sécurisés, elle est allée constater l’ampleur des dégâts. «Les pompiers ont dû démolir tous les murs, les miroirs, le plancher. Je ne sais même pas ce qui est récupérable», lâche-t-elle.
«J’ai tellement capoté ce jour-là. J’ai pleuré. Cet incendie, c’est mon cauchemar de vie. C’est la pire chose qui pouvait m’arriver après la perte de l’un de mes proches» – Lynsey Billing.
L’arbre de famille, un miraculé
La danseuse a tout de même pu récupérer des documents administratifs et surtout ses costumes, qu’elle avait cousus en majorité.
Autre petit bonheur dans son malheur, les photos de tous ses élèves ont été épargnées. «Lorsque je suis entrée dans le studio après le sinistre, la première chose que j’ai vue, c’est l’arbre de famille. Il était là, à sa place, sans aucun dommage. Qu’on prenne un ou dix cours chez nous, tout le monde est photographié et accroché dans l’arbre. On est plus qu’une école de danse, on est une famille», souligne Mme Billing.
Un studio flambant neuf
À son arrivée sur la Plaza Saint-Hubert, il y a quatre ans, la directrice a investi plus de 16 000$ pour ouvrir son école de danse. L’été dernier, elle a entrepris de nouvelles rénovations, pour un montant supérieur à 12 000$.
«J’ai tout perdu, lâche-t-elle. En plus, je venais juste de renouveler mon bail pour cinq ans. J’avais plein de projets, notamment ouvrir des cours pour les enfants à la rentrée scolaire. Mais, on ne lâche pas. The show must go on!»
Le problème est que la directrice n’avait pas contracté d’assurance. «J’avais l’intention de le faire après les rénovations de l’été passé, mais une chose en entraînant une autre, la vie a suivi son cours», regrette-t-elle.
Épaulée par la «famille danse»
Face à son désarroi, ses élèves ont choisi de se mobiliser pour mettre en place une collecte de fonds.
«On était tous sous le choc. J’ai pensé qu’on devait récolter de l’argent pour l’aider», explique Geneviève Létourneau, une élève.
Avec une autre danseuse, Véronique Ranger, elles ont mobilisé leurs camarades. «Au bout d’une semaine, on avait déjà récolté plus de 5 000$. Tout le monde a embarqué», indique Mme Ranger.
L’objectif est de récolter 10 000$. Le comité de soutien espère également amasser des fonds avec la vente de divers objets d’art et le spectacle de l’Académie prévu les 6 et 7 juin prochain.
En attendant de retrouver un toit, la centaine d’élèves continue de danser dans le studio Sundari, qui les a accueillis, à quelques pas du sinistre. Une solution temporaire, qui prendra fin le 25 avril.
Mme Billing attend avec impatience le 9 avril, date à laquelle elle devrait recevoir les conclusions du Service en sécurité incendie de Montréal (SIM) sur le sinistre.
Le feu pourrait avoir été causé par une opération de dégel des tuyaux.
Le SIM n’a toujours pas communiqué de détails, indiquant que l’enquête était toujours en cours.