Leloup roi du Premier Gala de l’ADISQ

Le Roi Ponpon s’est vu remettre mardi deux Félix pour son dernier album, À Paradis City, sacré Album rock de l’année et Choix de la critique, au Premier Gala de l’ADISQ.

Avant de venir sur scène cueillir ses statuettes, Jean Leloup avait déjà été couronné Roi du Métropolis, lui qui détient le record du plus grand nombre de concerts donnés dans la salle où avait lieu le gala de mardi. L’inénarrable John The Wolf y est allé à trois reprises de remerciements brouillons, joyeux, à son image: «Je veux remercier ma mère!», «Depuis quand on se laisserait impressionner, ça va faire! Lâchez pas, parce qu’on va gagner», «Merci à tout le monde qui s’est arraché le cul» font partie des déclarations de Leloup entendues mardi au Premier Gala de l’ADISQ, anciennement «L’autre gala».

Changement de nom, et aussi changement de ton du côté de l’animation, le duo d’humour absurde Les Denis Drolet ayant cédé sa place cette année au journaliste musical Olivier Robillard Laveaux. «C’est impressionnant de se retrouver de ce côté-ci du Métropolis», a lancé l’animateur d’entrée de jeu, un brin de nervosité dans la voix. Nervosité qui a tôt fait de laisser place à l’assurance, et le maître de cérémonie a fait la part belle à la musique (!) dans ce gala qui, a-t-il rappelé à maintes reprises, vise à faire découvrir les artistes d’ici. Robillard Laveaux et son «analyste» Claude Rajotte ont eu la bonne idée de laisser leur formation de critique prendre le dessus et de dire quelques mots sur chaque lauréat, mettant ainsi en contexte les victoires, avant de remettre chaque album gagnant à un spectateur.

Du même souffle, Robillard Laveaux a salué le travail des maisons de disques qui font découvrir des artistes de la trempe de Bernhari, Safia Nolin et Klô Pelgag et déploré l’absence d’un «joueur important», le groupe Loud Lary Ajust, dans la catégorie d’album hip-hop de l’année, pour cause de trop forte présence de l’anglais dans ses textes. «Respect», a-t-il conclu à l’anglaise. Le journaliste a également prié ses confrères d’être indulgents envers les remerciements d’artistes trop émotifs pour être éloquents, et enjoint ces derniers de se préparer un minimum.

Ce qui n’a évidemment pas empêché plusieurs gagnants d’exprimer leur étonnement, comme ce fut le cas de Pierre Kwenders et d’Eman X Vlooper, qui ont reçu leur premier Félix respectif pour le vidéoclip et l’album hip-hop de l’année. D’autres lauréats étaient absents, comme Bobby Bazini, qui a ravi le prix de l’album anglophone de l’année à Leonard Cohen, Patrick Watson et The Barr Brothers, notamment. Ces derniers ont pu se rattraper avec le trophée du Spectacle anglophone de l’année.

«J’espère que vous faites l’amour en écoutant ma musique!» – Bïa, gagnante de l’album de l’année – musique du monde pour Navegar et remerciant les 6257 personnes qui l’ont acheté

Pierre Lapointe, gagnant de deux Félix, s’est aussi dit surpris d’avoir décroché le titre d’artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec, «et je suis pas en train de “faker” pour avoir l’air cute, je ne m’y attendais vraiment pas! Mais je l’accepte avec plaisir et joie parce que j’ai travaillé en tabarnak en France!» a-t-il conclu en riant, avant de souligner, plus tard, la bizarrerie d’avoir remporté l’album de l’année – réinterprétation pour ses propres chansons avec Paris Tristesse: «Je suis un interprète merveilleux pour mon propre répertoire!»

Sorti grand gagnant de cette soirée, Jean Leloup pourrait ajouter deux Félix à son butin – Auteur ou compositeur de l’année et Interprète masculin de l’année – au gala de l’ADISQ, qui se tiendra le 8 novembre. À suivre!

Les gagnants

• Choix de la critique. À Paradis City, de Jean Leloup
• Album alternatif. Zulu, de Galaxie
• Album anglophone. Where I Belong, de Bobby Bazini
• Album classique / Orchestre et grand ensemble. Ludovico Einaudi : Portrait, d’Angèle Dubeau et la Pietà
• Classique / Soliste et petit ensemble. Chopin : Complete Mazurkas, de Janina Fialkowska
• Album country. 3e rue Sud, de Maxime Landry
• Album traditionnel. Têtu, du Vent du Nord
• Album hip-hop. XXL, de Eman X Vlooper
• Album jazz. Quantum, d’Emie R Roussel Trio
• Album musique du monde. Navegar, de Bïa
• Meilleur vendeur. Plus tard qu’on pense, de Fred Pellerin
• Album réinterprétation. Paris Tristesse, de Pierre Lapointe
• Album rock. À Paradis City, de Jean Leloup
• Spectacle anglophone. Sleeping Operator, des Barr Brothers
• Spectacle d’humour. Pas trop catholique, de Cathy Gauthier
• Vidéoclip. Mardi gras, de Pierre Kwenders
• Artiste québécois de l’année s’étant le plus illustré hors Québec. Pierre Lapointe