Une journée en 2035: la vie au temps de l’internet des objets
D’ici quelque temps, les objets connectés seront partout. À l’heure où Montréal accueille une conférence sur le sujet, Métro a interrogé trois spécialistes montréalais, Jeffrey Dungen (reelyActive), Jean-François Poulin (UBIOS) et Jonathan Belisle (ioTheatre) pour voir ce qui s’en vient et ce qui est même déjà là. Voici ce à quoi pourrait ressembler une journée dans la vie de Khévin, en 2035.
7:30. Khévin est sur le point de se réveiller. Sa maison possède une intelligence qu’elle ne laisse jamais paraître, pareille à un domestique discret. Elle facilite son lever sans l’agresser, en faisant progressivement augmenter la lumière et la température de la pièce.
8:02. La machine à café est synchronisée au réveil, le café est prêt. La puce qui scanne son frigo avertit Khévin que le lait risque de manquer, d’autant plus que papi Denis doit passer ce soir. Veut-il se réapprovisionner en boissons lactées et obtenir une livraison express par drone, moyennant un léger supplément?
9:00. Khévin sort rencontrer un client au centre-ville. Le véhicule, qu’il avait commandé la veille par l’intermédiaire de son agenda électronique, est là. À l’intérieur, aucun conducteur, juste deux inconnus qui doivent se rendre dans les environs et avec qui il partagera la facture. Les données du trafic sont centralisées dans un centre de gestion du transport urbain maximisant la densité. Le trafic est plus lent, mais beaucoup plus régulier que dans les années 2015.
9:42. Dans l’ascenseur menant au bureau qu’il a réservé dans un espace de coworking branché du centre-ville, Khévin vérifie que papi Denis a bien pris ses médicaments et qu’il respecte sa routine. Depuis que des hackers ont réussi à contrôler à distance les stimulateurs cardiaques de centaines d’aînés il y a quelque temps, Khévin est un peu stressé.
12:01. Khévin a pu lancer à distance la cuisson du similipoulet avec son four intelligent. Ce dernier vérifie la cuisson du plat au degré près et lui envoie une photo via ses lentilles, aussi appelées interfaces cornéennes de proximité. Ces dernières ont avantageusement remplacé les bonnes vieilles GoogleGlass et lui permettent d’ajouter 2 minutes de cuisson sous le gril par influx cérébral.
15:30. C’est l’heure d’aller chercher Auréli@, sa fille de huit ans, à l’école du quartier. Même si le bâtiment fuit de nouveau, le professeur a activé le projeteur du plafond et transformé le plancher de la classe en carte géographique. Les enfants ont aujourd’hui décidé de discuter en anglais avec une classe d’aborigènes du fin fond de l’Australie. Cette expérience immersive favorise une utilisation de l’informatique privilégiant les interactions humaines, et pas seulement les rapports entre les humains et les écrans des machines.
16:30. Papi est arrivé tout seul grâce au système de voitures autonomes et à un des fauteuils robotisés de la maison de retraite qui est venu directement le chercher à sa chambre. Ironiquement, l’homme de 121 ans est arrivé en même temps que le drone qui livre la bouteille de lait. Khévin peine à imaginer que pendant la jeunesse de son grand-père, la livraison du lait se faisait grâce à une calèche tirée par des chevaux. Depuis la Loi interdisant l’exploitation animale adoptée il y a trois ans, en 2032, Khévin n’a d’ailleurs pas revu de cheval. Tous, ou presque, ont été retournés à la vie sauvage…
Conférence Montréal est-il prêt pour l’internet des objets?
Jeudi et vendredi de 9h à 17h
Au Centre Mont-Royal