Les sommets du cinéma 2015
Les journalistes culturelles de Métro se soumettent à l’exercice périlleux (et cruel) de sélectionner leurs 20 longs métrages préférés de 2015, toutes catégories confondues. Films québécois et américains, documentaires, science-fiction, amour, rires et larmes ont été au menu de nos rencontres avec le GRAND écran cette année. Aperçu de 20 œuvres marquantes.
Amy
Dans ce documentaire grandiose et douloureux, Asif Kapadia montre l’effroyable solitude de l’étoile filante du R’nB que tous semblent avoir abandonnée, puis laissée se consumer sous les flashs. Fou. (N.W.)
Brooklyn
Il y a quelque chose d’éminemment touchant et de très authentique dans le récit de l’exil à Brooklyn d’une jeune Irlandaise, jouée par une rayonnante Saoirse Ronan, aux côtés d’Emory Cohen. (J.É.F.)
Carol
La majestueuse Cate Blanchett et la vulnérable Rooney Mara sont mémorables dans cette histoire d’amour conjuguée au féminin, racontée avec toute la sensibilité requise. (J.É.F.)
Les êtres chers
Avec son deuxième long métrage, Anne Émond aborde un sujet difficile, le suicide, d’une manière délicate, sentie et jamais lourde, en grande partie grâce à toute la subtilité du jeu de Maxim Gaudette. (J.É.F.)
Ex Machina
Suspense en huis clos, cette réflexion sur l’intelligence artificielle est portée par trois acteurs formidables, l’épatant Oscar Isaac et deux révélations de 2015, Alicia Vikander et Domhnall Gleeson. (J.É.F.)
Félix et Meira
Dans un Mile End d’aujourd’hui, un amour interdit. Maxime Giroux suit deux êtres que tout sépare dans ce film d’un infini raffinement au cœur duquel une simple paire de jeans devient symbole de liberté. (N.W.)
The Hateful Eight
Croisement entre Reservoir Dogs et Django Unchained, ce western signé Tarantino réunit intrigue bien ficelée, dialogues épiques et distribution sans fausse note sous la griffe inimitable du cinéaste. (J.É.F.)
Leviathan
Le Russe Andrey Zvyagintsev plonge dans le gris quotidien d’un hameau mené par des crapules, filmant l’ennui, l’écœurement et les gueules de voyous déformées par l’alcool. Du grand cinéma à la beauté glacée. (N.W.)
Love & Mercy
Paul Dano et John Cusack sont tous les deux touchants et crédibles dans le rôle à différents âges de Brian Wilson, des Beach Boys, dans un biopic qui aborde avec doigté maladie mentale et génie créatif. (J.É.F.)
Mad Max: Fury Road
Avec ce nouveau segment, George Miller propose un festin visuel, notamment un tour de manège peuplé de personnages colorés (la fantastique Charlize Theron en tête). Un film d’action spectaculaire. (J.É.F.)
The Martian
Cette histoire d’un astronaute (Matt Damon) laissé pour mort seul sur Mars, étonnamment parsemée d’une bonne dose d’humour, aura été une des belles surprises de l’année. (J.É.F.)
Le mirage
Un type éreinté fait du surplace. Sur son tapis stationnaire, nez contre la porte de son garage, comme dans sa vie rangée, dont tout bonheur a été évacué. Bam. Le hit de l’année, signé Trogi-Morissette, a frappé. Fort. (N.W.)
Montage of Heck
Kurt p’tit gars, Kurt amoureux fou, Kurt papa trop fier, Kurt génie, Kurt incompris. Réinventant les codes du documentaire, Brett Morgen laisse Cobain se raconter dans cette mosaïque monumentale. (N.W.)
Ouïghours
Le documentariste montréalais Patricio Henrìquez retrace l’histoire de 22 Ouïghours devenus «prisonniers de l’absurde» à Guantanamo dans l’après-11 septembre. Captivant, complexe, émouvant, révoltant. (N.W.)
Paul à Québec
On avait adoré la BD, on craignait un peu le film, mais François Bouvier a réussi à capter l’énergie et l’amour familial de l’œuvre de Michel Rabagliati, entre autres grâce à l’immense Gilbert Sicotte. (J.É.F.)
Pinocchio
Heille! Heille! André-Line Beauparlant tente d’attraper son frère, charmeur embobineur, dans ce docu qui fait office de gros câlin de la cinéaste à cet homme qui fuit… et à tous les marginaux du monde. (N.W.)
Room
Suspense, mais surtout drame familial, Room nous happe dès le début pour ne nous laisser souffler qu’à la fin, complètement remués. Le jeu de Brie Larson et Jacob Tremblay met en plein dans le mille. (J.É.F.)
Sicario
Maître ès nuances, non-dits et scènes virtuoses, Denis Villeneuve plante l’action de ce film frontal à la frontière des États-Unis et du Mexique. Pas de loi, pas de sentiments. Seulement du phénoménal cinéma. (N.W.)
Welcome to Leith
Un suprémaciste blanc débarque dans un village presque fantôme du Dakota du Nord en conviant les extrémistes néo-nazis à l’y rejoindre. Un terrifiant docu-western d’horreur qui nous hante encore. (N.W.)
The Wolfpack
Six frères qui n’ont presque jamais vu la lumière du jour, mais qui ont toutefois vu des tonnes de films, découvrent le monde, le vrai, devant la caméra de la jeune New-Yorkaise Crystal Moselle. Hallucinant. (N.W.)