L’investissement en transport en commun pourrait créer 40 000 emplois au Québec
Le Québec pourrait créer 40 000 emplois en consacrant 10% de son budget d’infrastructures, ou quelque 9G$, pour financer les transports en commun, selon une étude publiée mardi matin.
D’après ce qu’on peut lire dans cette étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), un tel investissement, au delà de réduire de 8,5% les émissions de gaz à effet de serre au Québec, serait beaucoup plus souhaitable d’un point de vue économique et environnemental que de financer l’achat d’automobiles électriques.
«On produit des transports en commun au Québec et on ne produit pas d’automobiles ; à mon sens, il est illogique de ne pas favoriser le transport en commun, lance d’emblée l’auteur de l’étude et économiste à l’IRIS, Bertrand Schepper. Plutôt que de subventionner Bombardier pour [ses aéronefs] C-Series alors que ses trains sont partout dans le monde… Peut-être serait-il plus intelligent de favoriser [le transport en commun].»
M. Schepper rajoute qu’une plus grande utilisation des transports collectifs réduiraient les coûts d’entretien des infrastructures routières, qui atteignent quelque 8G$ par année.
Le professeur titulaire à HEC Pierre-Olivier Pineau, abonde en ce sens. «Les ménages Montréalais dépensent quelque chose comme 6 G$ par année pour leur véhicule. Si on prenait 1,5 G$ et qu’on les mettait en transports en commun, on doublerait l’offre à Montréal, dit-il. Si on doublait l’offre, on aurait un système extraordinaire pour simplement un quart du prix de ce que les ménages dépensent déjà en transport.»
Il rajoute que la subvention de l’achat de véhicules électriques ne fait que renforcer le «paradigme de l’auto solo», avec tous les problèmes de santé et de congestion qui en incombent.
Autre étude
Une autre étude publiée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) en 2010 avait elle aussi trouvé d’importants avantages économiques à l’investissement en transports collectifs.
Les 1,8 G$ investis pour l’année 2009 en transports collectifs dans la métropole ont eu des retombées économiques de 1.1 G$, avait-on calculé à l’époque.
«Le transport en commun génère aussi un impact sur l’économie québécoise près de trois fois supérieur à celui du transport privé par automobile», peut-on lire dans l’étude.