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Réfugiés: le système de parrainage canadien salué

OTTAWA – Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés aimerait bien que le modèle canadien, qui allie le parrainage privé à la prise en charge par l’État, soit imité ailleurs dans le monde.

Filippo Grandi reconnaît que les gouvernements ont une responsabilité importante dans le développement des programmes d’accueil de réfugiés, mais l’implication des citoyens eux-mêmes contribue selon lui à accroître le sentiment de solidarité au sein même de la terre d’accueil.

Le Canada a été le premier pays à adopter un tel modèle de double parrainage, qui est toujours très peu répandu ailleurs dans le monde. Le parrainage privé consiste, pour un organisme ou un individu, à assumer les coûts et les obligations de la réinstallation de réfugiés. Les organismes privés ou de simples Canadiens ont ainsi parrainé jusqu’ici environ 9000 Syriens au cours des derniers mois.

Dans une entrevue, lundi, M. Grandi a estimé que le Canada avait joué un rôle de leader dans le monde au chapitre de l’accueil de réfugiés syriens, et c’est pour cette raison qu’il a choisi de visiter le pays cette semaine. Le haut-commissaire doit rencontrer mardi des hauts fonctionnaires canadiens mais aussi le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. John McCallum prononcera une allocution lors du sommet sur les réfugiés syriens organisé par le Haut-Commissariat, la semaine prochaine à Genève.

M. Grandi demande aux États d’accueillir environ 10 pour cent des quelque 4,2 millions de personnes qui ont fui la guerre civile en Syrie. Le gouvernement canadien s’est engagé à prendre lui-même en charge 25 000 réfugiés d’ici la fin de cette année — il en manque actuellement environ 8000 — mais Ottawa n’a pas encore fixé de cible pour le parrainage privé. On sait par contre que le Canada compte accueillir au total cette année 44 800 réfugiés — tous pays confondus.

Le ministre McCallum a déjà suggéré que le Canada pourrait accueillir entre 35 000 et 50 000 Syriens cette année, mais il a refusé de confirmer lundi si cet objectif sera évoqué la semaine prochaine à Genève.

M. McCallum est lui aussi d’avis que le modèle canadien de double parrainage pourrait intéresser d’autres États, ce qui permettrait notamment de réduire les pressions sur les pays européens, aux prises avec des dizaines de milliers de demandes d’asile. Le Canada collabore d’ailleurs déjà avec le Brésil pour la mise en place de son modèle là-bas.

Dans le cadre du vaste programme libéral qui visait à accueillir 25 000 Syriens d’ici la fin du mois dernier, 8976 réfugiés ont été parrainés par le privé et 2225 autres ont bénéficié d’un programme «mixte» privé-gouvernement.

Le parrainage privé est surtout apparu lors de l’arrivée massive de «réfugiés de la mer» du Vietnam en 1979. Afin d’accueillir plus de réfugiés encore, le gouvernement s’était alors engagé à prendre en charge autant de Vietnamiens que pourrait en parrainer le privé — surtout des communautés religieuses. Le Canada aura ainsi accueilli en tout 60 000 réfugiés jusqu’à la fin de 1980.

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