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Une démolition qui fait réagir la Société d’histoire de Lachine

Photo: Hugo Lorini /TC Media

Déserté et laissé à l’abandon depuis plus de cinq ans, le duplex qui abritait le fleuriste Chas A. Smith, sur la 39e Avenue, à Lachine, aujourd’hui propriété de Fleuriste Westmount, sera démoli, à moins d’un revirement de dernière minute, pour faire place à un complexe résidentiel tout neuf.

La Société d’histoire de Lachine (SHL) regrette cette intention et souhaiterait que l’arrondissement de Lachine fasse un effort de mémoire dans le secteur, au nom des citoyens du quartier qui garde un souvenir nostalgique de cette entrerpise.

«Rue des fleuristes»
Selon le vice-président de la SHL, André Robichaud, «des fleuristes avaient pignon sur rue à cet endroit depuis le début du 20e siècle, les Spear, les Bennett, les Smith, pour en nommer quelques-uns».

C’est pourquoi la Société d’histoire a entrepris des démarches «pour que la mémoire fleurie de ce secteur soit mise en valeur», explique M. Robichaud.

«Nous pourrions, par exemple, donner le surnom de Rue des fleuristes à la 39e Avenue afin de rappeler la présence des commerçants de fleurs qui exploitaient aussi des serres dans le secteur, ajoute le vice-président de la société historique lachinoise.

Dans une lettre adressée au président du Comité consultatif d’urbanisme (CCU), Jean-François Cloutier, et au directeur de l’Aménagement urbain et des services aux entreprises, Michel Séguin, acheminée au Messager Lachine-Dorval, la Société d’histoire de Lachine va dans ce sens.

«La Société d’histoire de Lachine souhaiterait que le souvenir de cet emplacement, longtemps associé à la production horticole, puisse être intégré, sous une forme ou une autre – une plaque peut-être? – au nouvel immeuble qui y sera construit», écrit la présidente de l’organisme, Hélène Lamarche.

«Nous suggérons également qu’à l’appellation officielle de 39e Avenue, soit ajoutée en sous-titre «Rue des fleuristes» pour rappeler le fait qu’au tournant du 20e siècle, alors que le quartier s’urbanisait peu à peu, il y avait deux producteurs horticoles sur cette rue: Smith, à deux pas du bord de l’eau, et Bennet, au-dessus de Broadway», ajoute Mme Lamarche.

«Je crois que le Comité consultatif d’urbanisme et le conseil d’arrondissement sont ouverts à demander ainsi l’intégration à cette propriété d’une forme ou d’une autre de rappel de la mémoire historique», a déclaré en entrevue téléphonique Mme Lamarche.

Des citoyens s’opposent
Au moment d’écrire ces lignes, TC Media a appris que six citoyens, dont Geneviève Dumont-Frenette et Valmont Ouellet, membres de la Société d’histoire de Lachine, ont manifesté par écrit leur opposition à cette destruction, dont l’avis public a été émis le 11 mars, et qui est affiché sur l’immeuble à démolir.

Selon Mme Dumont-Frenette, – qui ne s’oppose toutefois pas au projet de remplacement -, l’une de ces personnes reste fermement opposée à la démolition de la bâtisse, n’appréciant pas du tout le projet de construction d’un complexe de six logements locatifs, qui a été proposé à l’arrondissement de Lachine.

À cet effet, le maire Claude Dauphin a fait parvenir ce commentaire par courriel: «L’Arrondissement a tenu une assemblée publique où le projet de remplacement a été présenté. Des citoyens, qui avaient exprimé des doutes auparavant, ont trouvé ce nouveau projet très intéressant».

Mme Dumont-Frenette a conclu ses propos par un souhait: «J’aimerais que dans l’avenir l’arrondissement de Lachine prenne des mesures adéquates et énergiques pour éviter la dégradation d’immeubles comme cet ancien commerce de fleurs, qui présentait une valeur historique».

Les citoyens qui s’opposent tout de même à la destruction du duplex ont un délai de 30 jours pour en appeler de la décision du Comité de démolition, qui est relié au Comité consultatif d’urbanisme (CCU).

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