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Ligne bleue: nouvelle tentative pour éviter l’expropriation

Francesco Cavaleri est propriétaire de l'immeuble situé à l'angle de la rue Jean-Talon Est et le boulevard Lacordaire. Photo: Laurent Lavoie / Progrès Saint-Léonard

Francesco Cavaleri, propriétaire d’un immeuble abritant une pharmacie et des cliniques médicales, a entamé un nouveau recours judiciaire pour faire annuler l’avis d’expropriation qu’il a reçu dans le cadre du projet de prolongement de la ligne bleue du métro.

«Métro oui. Expropriation de vos services, non»: difficile de manquer la banderole fixée depuis peu sur la façade de l’immeuble commercial situé à l’angle de la rue Jean-Talon et du boulevard Lacordaire. C’est M. Cavaleri qui l’a posée. Décidément, trois mois après avoir reçu son avis d’expropriation, il fulmine toujours.

«La seule raison pour laquelle j’ai mis l’affiche, c’est pour faire savoir aux gens que oui on veut le métro, mais on veut garder les services qu’on a», indique M. Cavaleri.

Le bâtiment loge actuellement une pharmacie, une clinique dentaire, un centre médical et une clinique de physiothérapie et d’ergothérapie. Le tout, à une centaine de mètres de deux résidences pour aînés.

«Tu as un bâtiment ici qui donne des services médicaux. Quand tu enlèves ça, ils doivent parcourir un kilomètre [vers l’est]», illustre le Dr Antonio Mirarchi, installé depuis près de 20 ans à Saint-Léonard. Il n’a toujours aucune idée ce qui l’attend, une fois exproprié.

Tribunaux
Avec son avocat, M. Cavaleri a entamé un recours judiciaire contre Québec. Selon Me Carmine Mercante, les avocats du gouvernement devraient répondre à la requête devant le juge d’ici un mois.

Ce n’est pas la première fois que le notaire se tourne vers les tribunaux. En 2014, il avait lancé un recours contre l’Agence métropolitaine de transport (AMT) pour obtenir une mainlevée sur la réserve de zonage de son bâtiment, mais sans succès.

Si cette dernière tentative échoue également, M. Cavaleri et les commerçants de son immeuble n’auront d’autres choix que d’empocher la somme compensatoire prévue par le gouvernement du Québec, qui pourrait s’élever bien au-delà de l’évaluation municipale de près de 2M$. «Je vais devoir payer des impôts sur ce montant-là, juste à y penser, c’est dégoutant.»

Lors de la conférence de presse annonçant le feu vert au prolongement de ligne bleue, M. Cavaleri avait discuté de ses doléances avec le sous-ministre Marc Lacroix et le directeur du cabinet du ministère des Transports, Pascal D’Astous. Il dit ne pas avoir eu de nouvelles depuis.

Cavaleri plaide toujours à qui veut bien l’entendre que l’édicule du métro pourrait se bâtir à quelques mètres de son bâtiment, dans le parc La Dauversière. Ce serait un compromis simple pour préserver des services de santé dans le quartier, dit-il, ajoutant que sa pétition s’opposant à l’expropriation avait été signée par 3300 personnes.

«Je ne vois pas la raison pourquoi ils vont exproprier et mettre un métro alors qu’ils ont 660 000 pieds carrés de terrain de parc», s’insurge M. Cavaleri.

L’idée a pourtant été maintes fois balayée du revers de la main.

«Exproprier un parc, ce n’est même pas à considérer. On ne touche pas les espaces verts. L’objectif, c’est de les augmenter. Il n’y a pas d’autres options», indique Dominic Perri, conseiller de la Ville dans l’arrondissement de Saint-Léonard.

En attendant la suite des choses, M. Cavaleri espère que son affiche suscitera l’indignation dans la communauté. Toutefois, l’arrondissement de Saint-Léonard lui a déjà émis un avis le sommant de la retirer, au risque d’être mis à l’amende. Il aurait dû demander un permis avant de la poser, selon le constat. Le principal concerné a indiqué au Progrès qu’il allait le contester, ayant l’intention de conserver l’affiche jusqu’à la fin des procédures.

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