L’opposition montréalaise réclame un bureau du tramway pour l’est de Montréal
L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal souhaite remplacer le bureau de la ligne rose, doté d’un budget de 1M$, par un bureau consacré au projet de tramway dans l’est de la métropole, a appris Métro.
Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, doit proposer cet amendement au budget 2019 de la Ville de Montréat pendant la séance extraordinaire du conseil municipal prévue mercredi. Il proposera concrètement de saisir le budget du bureau de la ligne rose et de l’utiliser pour le projet de tramway pour l’est de Montréal proposé par la Coalition Avenir Québec (CAQ) en campagne électorale.
«Comme métropole, on doit toujours s’aligner avec les propositions du gouvernement, a expliqué M. Perez à Métro. Et le tramway de l’Est, c’est un engagement phare de la dernière campagne électorale. En plus, la seule ministre qui vient de Montréal [Chantal Rouleau] pilote le dossier.»
Pour la formation politique montréalaise, il urge surtout, dans le contexte actuel, de reconnaître que le besoin de transport collectif est «criant dans l’Est», a ajouté M. Perez.
«On n’a qu’à regarder Pointe-aux-Trembles. Ce secteur, malheureusement, c’est l’enfant pauvre du transport en commun à Montréal. Il faut impérativement lui donner un peu d’amour», a-t-il dit, estimant primordial de donner un accès au centre-ville aux résidants de cette partie de l’île.
L’opposition estime que de remplacer le but du bureau de projet «serait une décision gagnant-gagnant».
«On sait que la ligne orange doit être désengorgée. Tout le monde le reconnaît. On sait que ça prend plus de mobilité, mais présentement, de dépenser 1M$ dans un nouveau projet qui n’est pas une priorité gouvernementale, c’est du gaspillage d’argent», a insisté Lionel Perez.
Ce dernier a souligné qu’en tant que mairesse d’une métropole, «Valérie Plante doit s’ajuster avec les données devant elle et faire preuve de leadership». «Elle doit gouverner pour tous les Montréalais, et non juste pour les résidants des quartiers centraux», a-t-il avancé.
Il estime que de mettre de l’eau dans son vin donnerait même «une crédibilité supplémentaire» à Valérie Plante. «Quand d’autres rapports et d’autres études de l’Autorité régionale de transport de Montréal (ARTM) vont tomber, elle sera contente d’avoir fait avancer d’autres projets structurants aussi», a-t-il déclaré.
«La ligne rose, c’est le projet de l’administration, mais il en est encore à un stade beaucoup trop embryonnaire, a poursuivi le chef de l’opposition. C’est une idée, autrement dit, mais il n’y a ni plan d’affaires, ni étude de faisabilité, ni de technologies sur la table.»
«À court, moyen et long terme, ce n’est pas un projet qui intéresse le gouvernement. C’est le ministre des Transports, François Bonnardel, qui le dit lui-même.» -Lionel Perez, chef de l’opposition officielle
Et à quel genre de réponse s’attend l’opposition, mercredi? «On sait que l’administration Plante est obstinée, pour ne pas dire bornée, avec la ligne rose. Sauf que là, il va falloir s’ajuster et démontrer la capacité à prendre des décisions qui soient vraiment stratégiques», a répondu d’un trait Lionel Perez.
Proposé par Lionel Perez lui-même, l’amendement est aussi appuyé par la conseillère de Ville du district Pointe-aux-Trembles, Suzanne Décarie. Il a obtenu le feu vert du trésorier et directeur du Service des finances de la Ville, Yves Courchesne.
En octobre, La Presse canadienne rapportait qu’après sa rencontre avec le premier ministre François Legault, la mairesse s’était dite «ouverte à considérer une autre technologie», tout dépendamment des conclusions des études menées par l’ARTM.
«On a un côté très pragmatique, tous les deux, avait-elle dit après ladite rencontre. Quand il est question entre autres du transport, c’est de se dire qu’il y a une étude en cours. On va prendre le temps de voir les résultats.»