La FTQ appuie les employés d’Aéroports de Montréal

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) s’est rangée mercredi derrière les employés d’Aéroports de Montréal (ADM), qui protestent contre l’attitude «injustifiée» de leur employeur.
À quelques semaines seulement du temps des Fêtes, l’administration aéroportuaire a lancé un ultimatum à 93 de ses préposés à l’accueil et aux agents d’administration : soit ils acceptent de réduire de 27 à 33% leurs salaires, soit ils seront congédiés ou remplacés par des sous-traitants.
«Ce chantage à la veille de Noël est inacceptable, et doit être dénoncé haut et fort», a lancé le président de la FTQ, Daniel Boyer, par voie de communiqué. À ses dires, cette «menace» administrative est d’autant plus inadmissible «qu’ADM prévoit une croissance de près de 7% pour 2018».
«Ce n’est pas comme si c’était une entreprise déficitaire. L’entreprise engrange des millions de dollars et prévoit même faire des investissements pour les prochains mois qui dépassent les 2,5 milliards de dollars», a-t-il ajouté.
Ces propos font écho à ceux de la présidente de l’Union des cols blancs d’ADM, Josée Dubois, qui avait souligné dimanche, dans une entrevue avec Métro, que «la croissance des passagers ne cesse d’augmenter à l’interne». «On voit mal pourquoi il faudrait couper des salaires […] Ces gens-là risquent de perdre leur maison, de ne pas pouvoir payer leur hypothèque», avait-elle dit.
Aux yeux du secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, un paradoxe persiste : ADM se targue d’avoir des employés passionnés, mais elle refuse de payer pour leurs compétences. Il s’agit d’une attitude «honteuse», selon lui, sachant que «huit membres de la direction se sont partagés des bonis d’un million l’an dernier».
«Le succès d’ADM, c’est aussi le succès des travailleurs et travailleuses […] et la direction doit le reconnaître non pas en diminuant les conditions de travail et le salaire de ses employés, mais bien en faisant en sorte de les améliorer.» -Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ.
«Par respect pour les discussions en cours entre les parties», ADM a indiqué à Métro qu’elle ne donne aucune entrevue dans ce dossier, précisant toutefois souhaiter que le syndicat dépose une contre-proposition «pour nous permettre de garder ces emplois à l’interne».