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La CMM veut «élargir» la consigne sur le verre

Un mouvement citoyen réclame la consigne des bouteilles de vin de la SAQ. Les citoyens ont tenu un point de presse devant la SAQ-Angus, puis sont entrés dans la succursale pour remettre leurs bouteilles. Photo: Josie Desmarais/Métro

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) demandera l’élargissement de la consigne aux contenants de verre, dont les bouteilles de vin de la Société des alcools du Québec (SAQ). Elle est confiante que ce projet se réalisera d’ici peu.

«Étant donné qu’on parle d’une modification légale, il y aura nécessairement une consultation publique, a expliqué à Métro le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni. Des avis et des informations seront diffusés à la population et on sera ouverts à adapter notre proposition. Chose certaine, on vise l’adoption d’un projet de règlement à l’été prochain.»

Une fois que la résolution de la CMM sera adoptée, elle pourra être transmise à Recyc-Québec. La société d’État prend généralement quatre mois pour donner son verdict final, d’après M. Iezzoni. Selon lui, à moins qu’un imprévu survienne dans ce dossier, le verre pourrait donc devenir consigné dans la grande région de Montréal d’ici la fin de 2019.

Pour le coordonnateur en environnement à la CMM, Michel Allaire, il faut comprendre que Recyc-Québec «a déjà tous les pouvoirs en sa possession pour consigner plus de contenants».

«Ça ne requiert aucun changement de loi, ni de règlement du gouvernement. Il faut simplement modifier l’entente que l’organisme a déjà avec des entreprises sur la consigne.» -Michel Allaire, coordonnateur en environnement à la CMM.

Mercredi, un groupe citoyen a lancé un mouvement national devant la SAQ-Angus, dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, pour forcer la SAQ à mettre en place une consigne du verre sur ses bouteilles de vin. Il invite tous les Québécois à rapporter celles-ci de manière «systématique» dans une succursale de la société d’État. Le porte-parole de la coalition, Denis Blaquière, a notamment déploré que le verre perde toute sa valeur dans nos bacs bleus, puisqu’il se casse et se contamine en entrant en contact avec d’autres déchets.

Michel Allaire, lui, abonde dans le même sens. «Bien sûr que le verre récupéré par la consigne est de meilleure qualité que celui qu’on recycle, a-t-il insisté. La consigne actuelle [sur les bouteilles et les canettes de bière] a un taux de succès de 80%, alors que le bac fait du 14%. Ce n’est pas un grand succès, on doit faire beaucoup mieux.»

La crise du recyclage qui sévit depuis l’an dernier dans les centres de tri de la région métropolitaine amène la CMM à reconsidérer l’industrie du recyclage, en vue d’une modernisation des pratiques. Une consultation doit d’ailleurs avoir lieu cette année pour réviser le Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR).

La CMM travaille de plus à ouvrir une perspective plus large pour changer ses habitudes, de concert avec Zero Waste Canada (ZWC), un organisme pancanadien qui lutte contre le gaspillage. «On constate nous aussi qu’il y a tout un changement de comportement au Québec en environnement», a souligné Massimo Iezzoni. L’engouement des gens pour les matières organiques est impressionnant. On se dit qu’il faut aller à la vitesse grand V.»

La SAQ «y travaille»
Jointe par Métro, la directrice de la responsabilité sociétale de la SAQ, Cédéanne Simard, a assuré que la société d’État «demeure bien consciente de la problématique».

«On ne nie pas qu’il y a des enjeux liés au recyclage du verre, et on y travaille très fort. Pour nous, c’est surtout important de le faire en partenariat avec les centres de tri, les organismes, les centres de recherche, bref dans une globalité.» -Cédéanne Simard

La SAQ dit par ailleurs collaborer aux démarches d’innovation en cours afin de déterminer une stratégie «structurante» sur le verre, en collaboration avec des éco-entreprises. Une politique devrait aussi paraître en février.

«C’est sûr que c’est plus difficile pour un centre de tri de travailler avec des matières contaminées, a reconnu la porte-parole. La réalité, c’est qu’on a un système qui fonctionne depuis 1990. Maintenant, il faut régler le problème dans l’ensemble, plutôt que d’appliquer une solution plaster sur une petite partie du problème.»

Soulignant que les bouteilles de verre de la SAQ demeurent malgré tout «le contenant le mieux récupéré dans le bac», la directrice dit vouloir bâtir sur «cette réussite» pour faire avancer le débat.

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