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Le Pharmachien soutient être victime de «menaces» et «d’attaques»

Olivier Bernard alias le Pharmachien Photo: Daphné Caron/Urbania

Olivier Bernard, ce vulgarisateur scientifique mieux connu du public sous le nom du Pharmachien, soutient être victime d’une «série de menaces, d’attaques et de tentatives d’intimidation» à la suite de la publication d’un de ses textes sur son site Web.

Les principaux détracteurs de l’article paru en juillet 2018 seraient «des gens qui soutiennent la cause de la vitamine C injectable pour le cancer au Québec», d’après Olivier Bernard, qui remet en question dans son texte le fait que l’engouement autour de ce traitement suggère qu’il devrait être «répandu, facilement accessible et utilisé régulièrement chez les patients souffrant de cancer». «Ce n’est pas le cas», plaide-t-il dans son article.

Dans une longue publication Facebook qui a fait beaucoup réagir, le Pharmachien affirme que «son crime» aura été d’écrire un article «qui fait état des connaissances scientifiques actuelles» à ce sujet.

Il souligne que des personnes «se sont fixées pour objectif de me régler mon cas et de me faire perdre mon émission». Certains d’entre elles auraient même selon lui écrit à son diffuseur, la société Radio-Canada, et au Fonds Telus qui soutient financièrement sa série-télé. «J’ai dû m’expliquer avec eux à ce sujet samedi d’ailleurs», lance-t-il, déplorant le fait que des internautes aient même «publié l’adresse» d’un de ses lieux de travail en ligne.

D’autres internautes auraient aussi encouragé des pairs «à porter plainte massivement à [son] Ordre professionnel» et appelé au boycott des livres de sa conjointe, India Desjardins, les qualifiant de «torchons». «Sachez que je prends ces menaces professionnelles et personnelles très au sérieux», renchérit-il, disant bien connaître «ces stratégies d’intimidation». «Ce sont les mêmes qui ont été bien documentées comme les armes de prédilection du mouvement anti-vaccins aux États-Unis», plaide-t-il.

«Je comprends que mon implication dans le dossier de la vitamine C ne plaît pas à tout le monde. Mais on devrait être capables d’être en désaccord sans que ça génère ce type de comportements inquiétants. Ce n’est PAS normal.» – Olivier Bernard alias Le Pharmachien

Dans sa publication, le vulgarisateur émet aussi «certains doutes quant à une démarche politique [du député de Saint-Jérôme, Youri Chassin] de la Coalition Avenir Québec (CAQ)». À la fin février, l’élu caquiste avait affirmé qu’il entendait déposer une pétition citoyenne – pour l’étudier lors d’une commission parlementaire – à propos de la création d’un registre de la vitamine C «par perfusion» au Québec, avec pour objectif de mieux expliquer les bienfaits derrière ce traitement.

Il s’en prend à des «pages d’insultes, où on me souhaite entre autres d’avoir un cancer, où on rit de mes problèmes de fertilité avec ma conjointe, où on me dit que j’ai besoin de la p’tite pilule bleue, où on me dit que je suis s’ul bord de mourir», précisant avoir en main plusieurs captures d’écran qu’il garde «au cas où je dois prendre les mesures légales nécessaires».

«On me demande souvent pourquoi il n’y a pas plus de scientifiques qui s’impliquent en communication et en vulgarisation auprès du grand public. Voilà pourquoi», illustre-t-il. «Hier soir, j’ai senti que j’avais atteint la limite de ce que je suis capable de prendre psychologiquement dans cette affaire […] Moi, j’ai besoin d’une pause», lance enfin Olivier Bernard, en fin de texte. «Oui, ils/elles [ses détracteurs] ont gagné en ce sens», ajoute-t-il.

Une vague de solidarité s’est formée sur Facebook en soutien à Olivier Bernard, dont font partie plusieurs médecins et membres du milieu de la santé. «Les professionnels de la santé vous soutiennent, cher collègue. La science et les données probantes sont de votre côté aussi», a considéré l’un d’eux.

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