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Royalmount: la Ville de Montréal priorise la discussion, mais n’écarte pas un moratoire

Une maquette du projet Royalmount. Photo: Courtoisie

La Ville de Montréal entend prioriser la discussion avec le promoteur du projet Royalmount, Carbonlea, afin de trouver un compromis qui permettrait d’éviter les impacts négatifs sur la circulation routière et les commerces du centre-ville. Elle «garde [toutefois] en banque» la possibilité d’avoir recours à des «outils juridiques» pour imposer un moratoire au projet si aucune entente n’est conclue.

«Je ne vais pas présumer des options qu’on a devant nous. En ce moment, on est en mode ouverture. On n’est pas en mode de dire qu’on va mettre des sanctions. On veut voir les options qui sont sur la table», a déclaré mercredi, en marge d’une conférence de presse au centre-ville, le responsable du développement économique et commercial à la Ville de Montréal, Robert Beaudry. Il a ajouté que «tout le monde est prêt à discuter actuellement». 

Ce vaste projet immobilier et commercial, qui doit être complété en 2022, verra le jour à l’intersection des autoroutes 15 et 40. Celles-ci sont déjà à l’heure actuelle les plus congestionnées de la province. La semaine dernière, une vingtaine de personnalités du milieu des affaires, d’écologistes et d’universitaires ont réclamé dans une lettre ouverte que la Ville de Montréal impose un moratoire sur ce projet. La Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation a d’ailleurs fait une demande similaire en janvier dernier dans son rapport sur ce projet, réalisé à la suite d’une consultation publique pendant laquelle 76 mémoires ont été déposés, tant par des citoyens que par des organismes et des entreprises.

«Les discussions se poursuivent et elles se déroulent bien, mais ce n’est pas parce que ça se passe bien qu’on n’aura pas besoin de cet outil [judiciaire] éventuellement […]. Ça demeure une option, c’est jusque pour l’instant, on n’en a pas besoin parce que tout se passe bien en termes de négociations avec le promoteur», a précisé à Métro le directeur des communications au cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, Youssef Amane. 

Le projet du Royalmount devrait inclure un ensemble d’hôtels, de tours à bureaux, de commerces et de restaurants, de même que deux salles de spectacle, un cinéma et un aquarium, notamment. Estimé à 2G$, ce projet a été autorisé en 2015 par la Ville de Mont-Royal, où se situe le secteur industriel concerné.

«C’est un projet qui va être réalisé par phases. C’est un gros projet. C’est certain que ça aurait été préférable que cette discussion-là ait lieu en amont, mais ça n’a pas été le cas», a fait savoir Robert Beaudry.

Comité de travail
Alors que plusieurs projets immobiliers, totalisant près de 20 000 nouveaux logements, seront appelés à se concrétiser près du carrefour formé par les autoroutes 15 et 40, un comité de travail a été mis en place par Québec et la Ville de Montréal pour trouver des moyens d’améliorer la circulation routière et les options en transport en commun aux abords de l’échangeur Décarie et à l’intersection des autoroutes 15 et 40.

«Ce qu’on veut analyser, ce n’est pas seulement Royalmount, mais tous les autres projets qui doivent voir le jour dans ce secteur au cours des prochaines années», a indiqué mercredi la ministre déléguée aux Transports et à la région métropolitaine, Chantal Rouleau. 

«On parle de 20 000 nouveaux logements. Donc, il y a une pression très forte qui se fait sentir dans ce secteur-là, qui est déjà très congestionné», a ajouté la ministre. 

Les recommandations qu’émettra ce comité, où siègeront notamment la Ville de Mont-Royal, le ministère des Transports du Québec et la Société de transport de Montréal, feront l’objet d’un rapport qui sera déposé au mois d’août. L’Autorité régionale de transport métropolitain sera par la suite appelée à l’étudier dans le cadre de la réalisation de son plan stratégique de développement, prévu d’ici la fin de l’année.

«Avant même de voir les projets de développement, il faut se faire une tête sur la situation de la circulation et on doit ensuite commencer à regarder les solutions. Et ce sont des solutions de transport, mais aussi d’aménagements», a détaillé à Métro la présidente de ce comité et professeure en études urbaines à l’Université du Québec à Montréal, Florence Junca-Adenot. 

 

 

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