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Incident de Villa-Maria: la Ligue des Noirs «outrée» par la «brutalité» d’agents de la STM

Capture d'écran, Nzo Hodges Photo:

La Ligue des Noirs du Québec s’est dite lundi «outrée» par les actions «brutales» de deux agents de sécurité la Société de transport de Montréal (STM) survenues le 8 mars dernier à la station Villa-Maria.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux vendredi dernier, on aperçoit deux employés des autorités de la STM essayant, non sans difficulté, de maîtriser un homme. Celui-ci parvient d’abord à échapper aux deux agents, qui sortent alors leur matraque et menacent de le frapper. Plusieurs coups sont alors assenés à l’homme, qui prend fuite à la course en toute fin de vidéo. On entend l’homme crier «lâchez-moi» et «ça fait mal» à plusieurs reprises dans la vidéo; les agents, eux, rétorquent en lui ordonnant de se coucher «sur le ventre» immédiatement.

«[Les] agents de sécurité de la STM ont frappé à plusieurs reprises un citoyen de la communauté noire qui était par terre sans résistance, sans défense», écrit le président de la Ligue des Noirs, Dan Philip, dans une lettre envoyée lundi au président de la STM Philippe Schnobb, dont Métro a obtenu copie. M. Philip ajoute que ces agents «ne font que reproduire sous terre ce que leurs semblables font sur terre».

«Cette brutalité, cette sauvagerie doit cesser, car elle affecte gravement la santé des victimes» – Dan Philip, président de la Ligue des Noirs.

Il demande à Philippe Schnobb «d’intervenir dans les meilleurs délais auprès de [ses] agents pour mettre fin à cette situation trop souvent répétée et intolérable». «Nous apprécierons grandement être informés de mesures concrètes que vous aurez prises à cet effet. Il y a célérité dans l’urgence», observe-t-il, assurant la société de transport montréalaise de la «sincère collaboration» de son groupe dans tout le processus.

Même son de cloche pour le conseiller de Snowdon, Marvin Rotrand, qui demande «qu’une enquête immédiate soit menée par une équipe d’enquête externe, indépendante et impartiale, et que les résultats de l’enquête soient rendus publics». «La gestion de cet incident troublant par des individus externes, indépendants et impartiaux est essentielle à la préservation de la crédibilité» et de la transparence de la STM, d’après lui.

L’ancien membre du conseil d’administration de la STM affirme que les «inspecteurs ne relèvent pas du Commissaire à la déontologie policière du Québec et [qu’il] n’existe aucun moyen indépendant et impartial d’enquêter sur les plaintes des citoyens» contre ceux-ci.

«Plusieurs organisations […] pensent qu’il existe une forme de profilage racial de jeunes hommes noirs par nos inspecteurs, qui conduit souvent à une escalade inutile et à un recours excessif à la force, et qu’il y a eu beaucoup trop d’incidents de cette nature à la station Villa Maria.» -Marvin Rotrand, conseiller de Snowdon

Réponse «personnalisée» à venir
Joint par Métro, le porte-parole aux affaires publiques de la STM, Philippe Déry, a indiqué que la société de transport «vient de prendre connaissance de cette lettre».

«Comme il s’agit d’une missive adressée personnellement à M. Schnobb, une réponse personnalisée sera envoyé à M. Philip dans les prochains jours. Par respect, nous ne commenterons pas davantage d’ici à ce que la réponse soit acheminée à M. Philip», a-t-il expliqué.

L’intervention des agents de sécurité, vendredi dernier, a été menée «en conformité», d’après la STM. «Dans de telles circonstances, le niveau de force utilisée pour une intervention est toujours fonction du niveau de collaboration de la personne interpellée», a envisagé le porte-parole.

Il a rappelé que «cette personne a d’abord été interpellée par les inspecteurs, car elle importunait d’autres clients à bord du train». «Plus précisément, elle gênait la circulation et mettait en en péril la sécurité des clients à bord du train», a-t-il laissé entendre.

De tels comportements contreviennent d’après la société aux sous-sections 4A et 4B de son règlement 036, d’autant plus que l’individu n’avait pas «de titre de transport en sa possession» d’après M. Déry, qui ajoute que l’homme «a refusé de collaborer avec nos inspecteurs».

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