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Valérie Plante et l’opposition font front commun pour une «laïcité ouverte»

Laïcité
Photo: Getty Images/iStock

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et l’opposition officielle à l’hôtel de ville ont uni leurs voix lundi en faveur d’une «laïcité ouverte» à Montréal en réponse au projet de loi 21 du gouvernement Legault.

«Nous parlons d’une même voix. Nous mettons de côté certaines des idées respectives de nos partis pour parler d’une voix forte, d’une voix unie», a déclaré la mairesse de Montréal pendant une conférence de presse tenue lundi à l’hôtel de ville en présence du chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

La déclaration, qui a été adoptée à l’unanimité lundi après-midi pendant la séance du conseil municipal, indique que la Ville de Montréal «réaffirme le caractère inaliénable du principe de laïcité ouverte» de la métropole et donne son «soutien indéfectible» à tous ses employés, «peu importe leurs convictions religieuses».

«Nous sommes unis pour dénoncer les conséquences néfastes de ce projet de loi, qui va à l’encontre des chartes des droits et libertés», a déclaré M. Perez, dans un discours qui a précédé l’adoption de cette déclaration. 

Ce front commun se veut une réaction au projet de loi 21 du gouvernement Legault, qui prévoit l’interdiction du port de signes religieux par les employés de la fonction publique en position d’autorité. Ceux-ci comprennent entre autres les enseignants, les policiers, les employés des sociétés de transport en commun et les greffiers.

«Nous parlons d’une seule voix. Nous disons que le projet de loi 21 ne représente pas la laïcité ouverte. Ça ne représente pas Montréal», a martelée Lionel Perez, qui a co-signé cette déclaration avec Valérie Plante

La gorge serrée, l’élu, qui porte la kippa, a déploré l’intention du gouvernement Legault de «renier 400 ans d’histoire marqués par des vagues d’immigration» avec ce projet de loi.

«Le projet de loi 21 ne reflète pas la réalité quotidienne actuelle de la société montréalaise qui est riche et unique en termes de culture et de diversité.» -Extrait de la déclaration

Consultation
La déclaration, qui souligne que la Ville doit «favoriser l’égalité hommes-femmes et l’inclusion des minorités en sons sein», ne demande toutefois pas explicitement qu’une clause Montréal soit inscrite au projet de loi 21 afin de prévoir des exceptions pour la ville en raison de son statut particulier de métropole, comme l’a réclamé Lionel Perez le mois dernier.

«Il y a des étapes. Il faut rappeler que c’est un projet de loi. Il y a une consultation qui s’en vient et nous avons bien l’intention de profiter de ce moment pour parler des particularités de Montréal», a indiqué Mme Plante au sujet des consultation parlementaires sur le projet de loi 21, attendues ce printemps.

Valérie Plante a par ailleurs montré son opposition à la clause dérogatoire du projet de loi, qui permet d’éviter des poursuites judiciaires, notant l’importance que celui-ci «puisse passer le test des tribunaux».

À savoir si Montréal refuserait d’appliquer le projet de loi sur la laïcité s’il était adopté tel quel, M. Perez s’est opposé à cette possibilité.

«Tout le monde reconnaît que la primauté du droit est essentielle dans notre société. Au niveau institutionnel, il serait difficile d’appeler à la désobéissance civile.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

Autonomie des policiers
Concernant l’application de l’interdiction du port de signes religieux par les forces de l’ordre, Valérie Plante estime que le Service de police de la Ville de Montréal devrait avoir l’autonomie d’appliquer ou non ce projet de loi.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal a d’ailleurs déjà montré son appui à l’intention du gouvernement Legault d’interdire le port de signes religieux par les forces de l’ordre.

«L’apparence de neutralité religieuse des représentants de l’État dans l’exercice de la fonction policière évite qu’un citoyen ou une citoyenne en interaction avec un policier ou une policière ne puisse avoir l’impression d’un biais religieux dans l’application de la loi», a indiqué le syndicat dans un courriel à Métro

Ce n’est pas la première fois que la Ville adopte une telle position. En 2013, les élus du conseil municipal ont voté à l’unanimité en faveur d’une motion de Lionel Perez demandant à la Ville de préconiser une «laïcité ouverte» alors que le gouvernement de Pauline Marois s’apprêtait à présenter sa Charte des valeurs québécoises.

 

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