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Exposer la mémoire d’une mère

Jusqu’au 14 juillet, la Lachinoise Sylvie Pinsonneault présentera «Claire» au Musée national de la photographie, où seront recréées ses émotions ressenties en redécouvrant la jeunesse de sa mère. Photo: Gracieuseté – Noémie Ross

La photographe lachinoise Sylvie Pinsonneault présente une exposition solo intitulée Claire, au Musée national de la photographie de Drummondville. Nommé en mémoire de sa défunte mère, ce montage intime et personnel proposera un voyage à travers les souvenirs d’un sourire maternel contagieux.

Peu avant sa mort, il y a de cela maintenant 21 ans, la mère de Sylvie Pinsonneault lui offrait deux albums de photographies de sa jeunesse, datant des années 1940. Celles-ci renfermaient de vieux souvenirs qui ont donné envie à l’artiste d’en faire une exposition en hommage aux femmes lui ayant précédé.

«J’ai été touchée par ce geste, mais surtout de redécouvrir ma mère d’une autre façon, partage la dame de 70 ans. C’était assez intime comme contenu, je la voyais rire avec ses amies de fille. Quand j’ai retrouvé ce sourire, ma mère m’est réapparue.»

Une première série de six photographies, intitulée Le bonheur de Claire, présente une mère seule et au sourire éclatant. La seconde, Fragments, comporte sept images sur lesquelles sont collées des bouts de papiers épars représentants des fragments de souvenirs.

Le reste de l’exposition consiste en des œuvres individuelles, parfois en noir et blanc et racontant des histoires autour du deuil et de la force de l’imaginaire.

Mémoire effacée

«Les photos anciennes ont tendance à s’effacer avec les années, indique Mme Pinsonneault. Quand le temps passe, la mémoire aussi s’efface. Ça prend des photos pour se souvenir de chaque moment d’une vie.»

En travaillant sur ce principe de l’effacement de la mémoire, la photographe a choisi de reproduire les images qui l’avaient le plus touchée au fil de ses découvertes.

La première étape de son travail était de photographier la pièce originale et la traiter à l’ordinateur. Une opération de découpage informatique lui permettait ensuite de conserver uniquement la silhouette de la personne ciblée. L’impression sur un papier japonais poreux redonnait finalement l’aspect d’une image ancienne aux visages effacés.

L’ajout d’estampes et de dentelles sur certaines photographies a permis d’illustrer l’élégance des femmes de cette époque.

Passion d’une vie

La passion de la photo a commencé à l’âge de 10 ans pour Sylvie Pinsonneault. Un matin où une école de quartier du centre-ville de Montréal a été détruite, sa mère lui avait mis une caméra entre les mains en lui donnant le mandat de «documenter» le travail de la machinerie lourde. Depuis, la caméra est devenue pour elle un moyen de communication avec lequel elle pouvait partager ses émotions.

En plus d’une carrière d’enseignement universitaire en sexologie, la Lachinoise a passé les 50 dernières années à faire de la photo. C’est en 2000 qu’elle a commencé à exposer ses œuvres, présentant notamment de gros plans de fleurs aux jardins botaniques d’Osaka, au Japon, de Sydney, en Australie et de New York.

Maintenant retraitée depuis bientôt dix ans, Mme Pinsonneault continue de développer divers projets de photographie qui représentent bien plus qu’un simple passe-temps, pour elle. Il s’agit d’une réelle passion.

Le vernissage aura lieu le samedi 1er juin, de 14h à 17h, au Musée national de la photographie (400, rue Hériot, Drummondville). L’exposition sera présentée jusqu’au dimanche 14 juillet.

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