Le Parc olympique ouvre son skatepark pour stimuler la planche à roulette au Québec
Ça roule au Parc olympique. Quelques athlètes ont inauguré mercredi le tout nouveau planchodrome du secteur, une installation qui fera mousser l’intérêt pour le skateboard dans la métropole québécoise, en prévision des Jeux olympiques de Tokyo, croient-ils.
Installé sur l’esplanade du Parc olympique, sur la rue Sherbrooke Est, ce «bol» accueillera vendredi et samedi les meilleurs planchistes au monde dans le cadre de la Vans Park Series. La structure sera ensuite ouverte entre «le lever et le coucher du soleil» à tous ceux qui veulent l’essayer.
«Cette section-là [de l’esplanade], il fallait qu’on la refasse, a affirmé le conseiller en relations publiques de la Régie des installations olympiques (RIO), Cédric Essiminy, en entrevue avec Métro. On s’est dit qu’on allait refaire toute la structure pour accueillir ce bol.»
Si les organisateurs du Parc olympique ont fourni la structure pour y poser ces installations, c’est la compagnie Vans qui a avancé l’expertise nécessaire à la réalisation de ce projet. Selon le directeur du marketing pour Vans Canada, Alex Auchu, le bol est «unique au Canada».
«C’est vraiment le fun pour Montréal, a-t-il ajouté. Les athlètes vont venir ici et on va les former pour le futur. Quelqu’un qui habite à Hochelaga va pouvoir venir ici faire du skateboard.»
Un tremplin pour les jeunes planchistes
D’après la planchiste professionnelle Annie Guglia, ce skatepark viendra embellir cette section de Montréal et créer de l’engouement pour la discipline, qui sera des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.
«Il y a quelques années, avant que le Taz rouvre, on n’avait pas vraiment de beau skatepark à Montréal», a-t-elle constaté.
«Si j’avais eu accès à des installations comme ça dans cette discipline-là, je serais encore meilleure. On a le talent à Montréal, mais maintenant on a l’infrastructure pour pousser ce talent-là à un niveau supérieur.» – Annie Guglia, planchiste professionnelle
Le planchiste Philippe Dulude, qui a grandi sur la Rive-Sud de Montréal et s’entraîne dans la métropole, émet le même son de cloche. «C’est ça que ça me prend pour performer et pouvoir être comme les autres, arriver dans un park et shredder», a-t-il affirmé.
Il manquait selon lui des structures d’apprentissage comme celle-ci à Montréal. «En Californie, un enfant va grandir et apprendre dans ces installations-là. À Montréal, tu vas donner à un enfant un park avec des rampes de quatre pieds. Ça va être ça, sa zone de confort.»
C’est que l’objectif à long terme de cette plateforme, qui sera ouverte au public dès dimanche, est d’offrir «au commun des mortels des installations de niveau olympique», selon M. Essiminy.
«Les gens qui sont sérieux dans leur compétition ne sont pas obligés d’aller à Toronto, ils peuvent aller à Montréal. Ils savent qu’ils ont des installations top», a lancé Cédric Essiminy.
Avec la mise en place d’un planchodrome de ce calibre, Montréal vient briser une mauvaise attitude par rapport à la planche à roulette, croit Annie Guglia. «C’est comme un statement, pour dire que le skateboard est accepté et même encouragé», a-t-elle avancé.
«Il y a un changement dans la mentalité des gens par rapport au skate. Avant, c’était presque vu comme une nuisance. Maintenant, il y a de plus en plus de gens qui réalisent que c’est une activité comme les autres», a-t-elle soutenu.
Une nouvelle vie pour l’esplanade
Près de 45 ans après les Jeux olympiques de Montréal, le Parc tient à rester «pertinent», d’où l’installation de deux blocs d’escalade – une discipline olympique en 2020 – plus loin sur la rue Sherbrooke Est. Ceux-ci seront ouverts à la fin du mois de juillet.
«On a les anciens sports, comme la natation, avec le centre sportif, mais on a aussi les nouveaux sports, fait remarquer Cédric Essiminy. Comme on est un site olympique, l’enjeu, c’est toujours d’avoir quelque chose de niveau olympique, donc le plus proche possible des normes internationales actuelles.»
Le nouveau bol s’inscrit d’autant plus dans la tentative de renouvellement de l’esplanade amorcée en 2012 par le Parc olympique, soutient M. Essiminy. «On y va par essai erreur, mais ce qu’on voulait c’est offrir quelque chose de différent et à l’Est de Montréal, a-t-il dit. On veut des installations qui assurent une pérennité à la place.»
À ce bol, qui est offert dès cette fin de semaine, le Parc olympique ajoutera différents modules l’été prochain. Au final, le projet ira gruger 5M$ sur deux ans dans le Plan d’immobilisation du Parc olympique.