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Affaire Turcotte: les réactions abondent à la suite du décès du policier Patrick Bigras

Un véhicule autopatrouille de la Sûreté du Québec.
Photo: Mario Beauregard/Métro

Le décès de Patrick Bigras, ce policier qui a découvert les corps des enfants de Guy Turcotte en 2009, fait réagir de nombreuses personnes. L’affaire met en évidence les problèmes vécus par les policiers qui vivent de telles situations traumatiques.

Le policier de la Sûreté du Québec (SQ) Patrick Bigras, 45 ans, s’est donné la mort vendredi soir, chez lui. D’après Le Journal de Montréal, l’agent Bigras était «depuis peu en congé maladie pour des raisons personnelles».

En février 2009, c’est lui qui avait découvert dans un bain de sang les corps sans vie des deux enfants de Guy Turcotte à Piedmont, dans les Laurentides. Souffrant d’un choc post-traumatique, Patrick Bigras avait dû arrêter de travailler pendant plusieurs semaines à la suite de cet événement.

Pour la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, le décès de l’agent Bigras est une «tragédie».

«Mes pensées accompagnent ses proches. Les policiers et intervenants d’urgence sont des êtres humains qui vivent des situations éprouvantes. Il est primordial de rappeler l’aide disponible. En cas de besoin: 1 866 APPELLE», a-t-elle rappelé sur Twitter lundi.

Isabelle Gaston réagit
L’ancienne femme de Guy Turcotte et mère des petits Olivier et Anne-Sophie, Isabelle Gaston, a également réagi lundi au suicide de Patrick Bigras. Dans un long message publié sur sa page Facebook, elle rend hommage à l’agent de la SQ.

«Il a été le premier à voir l’horreur sans avoir été préparé pour « ça ». On a beau être formé et entraîné à affronter la souffrance et les drames, nulle préparation aussi solide qu’elle soit ne nous a immunisé à faire face à ce qu’il a vu en cette journée du 21 février 2009, dans cette petite maison de Piedmont. Il a dit tout haut spontanément ce qu’on pensait tous tout bas.»

Vivre avec le stress post-traumatique
Les officiers de l’ordre qui souffrent de stress post-traumatique ont reçu un touchant message d’appui de la part d’une ex-policière de la GRC qui a vécu la même chose après avoir fait de telles découvertes macabres.

«J’ai envie d’écrire à tous ceux qui luttent, tous ceux qui n’ont plus le goût de vivre. J’ai envie de vous dire qu’au dessus des nuages se retrouve toujours le soleil», dit-elle.

«Cher Patrick, je le sais à quel point tu avais mal, je le sais que tu ne voyais plus d’issue. Que ton beau sourire était parti tout comme le mien l’a été pendant longtemps. Que ces images devaient te revenir et revenir sans cesse. Que tu as choisi d’arrêter de souffrir pis c’est ben correct!», ajoute-t-elle à l’attention du policier décédé.

https://www.facebook.com/notes/histoire-dune-fille-et-le-tspt/%C3%A7a-fait-tellement-mal/713353672419086/

L’affaire a aussi retenu l’attention de l’Association des policières et policiers du Québec (APPQ)

«C’est bien certain que l’événement n’est pas responsable à lui seul du suicide. Souvent, il y a une spirale d’évènements qui surviennent par la suite en raison de la détresse de la personne», a déclaré au quotidien La Presse Pierre Veilleux, de l’APPQ.

Une enquête du coroner permettra de faire la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Patrick Bigras.

Après un second procès en 2015, Guy Turcotte a été reconnu coupable du meurtre de ses enfants et condamné à une peine minimum de 17 ans de prison.

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