Un groupe de défense des locataires occupe les bureaux de François Legault
Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a brièvement investi le bureau du premier ministre François Legault, à L’Assomption, mardi. L’organisme souhaite être écouté sur le projet de loi 16, qui doit modifier la Régie du logement.
Une trentaine de personnes ont manifesté autour et à l’intérieur du bureau, mardi après-midi, a confirmé à Métro le Service de police de L’Assomption/Saint-Sulpice.
«On a fait de nombreuses pressions auprès de la ministre [des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée] Laforest. Aucune n’a porté fruit», a observé le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, en provenance du bureau de M. Legault.
«On espère que le premier ministre va prendre connaissance de notre réforme parce que la ministre n’y a pas donné de suite», a-t-il ajouté.
Le projet de loi 16 vise notamment à revoir les règles de fonctionnement de la Régie du logement.
«Ils demandent la visioconférence, la conciliation, des trucs très techniques qui vont aider les avocats, sans aucun doute. Mais quand on pense aux locataires plus vulnérables, ça va avoir l’effet inverse de rendre plus difficile l’accès à la justice», a soutenu M. Roy-Allard.
«Un monde de licorne»
Arrivés un peu avant 14h au bureau de M. Legault, une partie du groupe a occupé les locaux avant d’être escortée par la police vers 14h45. Les agents n’ont procédé à aucune arrestation, selon l’agente aux relations médias Sophie Légaré.
Le RCLALQ a profité de son arrêt temporaire dans les bureaux du premier ministre pour livrer une copie de sa réforme de la Régie, ainsi que, symboliquement, une peluche de licorne.
«La CAQ vit dans un monde de licornes si elle croit que le PL16 va réellement réformer la Régie du logement» – Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ
M. Roy-Allard croit qu’il est «minuit moins une» dans le processus d’adoption du projet de loi. Les tentatives d’attirer l’attention de la ministre Laforest – par une pétition et un mémoire, entre autres – n’ont pas fonctionné, selon lui.
«On voulait envoyer un message plus haut dans les sphères politiques québécoises», a-t-il avancé.
Réformer d’une autre façon
La révision de la Régie du logement est nécessaire, selon Maxime Roy-Allard, mais d’une autre façon.
L’organisme gouvernemental bénéficierait par exemple d’instaurer des «ententes de paiement pour favoriser le maintien dans les lieux des locataires», croit le porte-parole du RCLALQ. «En ce moment, la Régie est une machine à expulser les locataires», analyse-t-il.
Un meilleur contrôle des loyers sera également nécessaire, selon M. Roy-Allard.