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Deuxième grande manifestation contre le racisme et la brutalité policière

La manifestation s'est terminée au square Dorchester, à proximité de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde Photo: Pablo Ortiz /Métro

Pour un deuxième dimanche de suite, des milliers de manifestants ont envahi les rues du centre-ville de Montréal afin de protester contre le racisme et les violences policières à l’endroit de la communauté noire.

Rassemblés à l’initiative de la Ligue des Noirs nouvelle génération, les marcheurs se sont élancés vers 11h à partir de la place Émilie-Gamelin avant de circuler sur les rues Sainte-Catherine, Saint-Laurent, Sherbrooke et René-Lévesque.

Au son des slogans «L’union fait la force» et «I can’t breathe», l’immense cortège s’est ensuite déplacé lentement vers l’ouest, terminant son parcours au square Dorchester.

La marche s’est déroulée dans le calme et s’est terminée en milieu d’après-midi.

Vers 18h toutefois, des heurts ont lieu entre des manifestants restés sur place et les forces de l’ordre.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Une arrestation pour «menaces de mort» a été effectuée, indique Emmanuel Couture, relationniste du SPVM.

Ras-le-bol

Dans cette foule extrêmement dense et diversifiée, la plupart des participants portaient un masque.

À plusieurs reprises, les manifestants se sont arrêtés afin de poser un genou au sol en mémoire de George Floyd, un homme afro-américain de 49 ans tué par un policier de Minneapolis le 25 mai dernier.

Cette deuxième mobilisation monstre en sept jours dépassait toutefois la seule mort de Floyd et dénonçait le racisme sous toutes ses facettes : profilage racial, discrimination à l’emploi et violences.

«L’affaire George Floyd fait partie de notre lutte. C’est la petite étincelle qui a allumé le brasier. Ç’a créé un momentum qu’on veut utiliser pour faire passer notre message : nous sommes tous nés égaux, nous avons tous les mêmes droits, mais nous n’avons pas tous les mêmes opportunités», a mentionné Jude Bazelais, qui a également pris part à la première manifestation.

«Ce n’est pas le pourcentage de mélanine dans notre peau qui doit décider si on est privilégié ou non, a ajouté Julie, qui marchait avec une pancarte où était inscrit le mot d’ordre «Une terre, une nation».

«Parfois, le racisme est très visible, mais souvent il est aussi très subtil. C’est ça que nous voulons combattre. On veut que nos enfants vivent mieux que nous, alors il faut que ça change.»

Au micro, Anastacia Marcelin, l’une des organisatrices de l’événement, a fait part de son impatience face à la lenteur des changements demandés.

«C’est la dernière marche que la communauté noire va faire contre le racisme et le profilage racial. On a beaucoup marché, mais maintenant il faut qu’on passe à l’action. On n’en peut plus! Le Québec n’appartient pas qu’aux Blancs. Il appartient aussi à la communauté immigrante, les Noirs, les Latinos, les Arabes…Vous faites tous partie du Québec!», a-t-elle lancé à la foule rassemblée sur la place Émilie-Gamelin.

«Je suis ici parce que j’ai un fils. Je ne voudrais pas qu’un jour il lui arrive quelque chose et qu’il ne rentre pas à la maison. C’est important et on veut voir des changements. Ce n’est pas juste. C’est le temps pour du changement, pas juste au Canada, mais partout dans le monde. Nous sommes fatigués, tannés», a expliqué Malika, qui marchait avec son jeune enfant dans sa poussette.

En collaboration

Contrairement à la première manifestation organisée le 31 mai dernier, la marche d’aujourd’hui s’est déroulée en collaboration avec le SPVM.

L’organisation avait d’ailleurs invité Sylvain Caron, directeur du SPVM, à se joindre au cortège avant de finalement retirer son invitation devant les protestations de plusieurs militants.

«Ce ne sont pas les policiers nos ennemis. Notre ennemi, c’est le système», a dit avant le début de la marche Ali Nestor, boxeur et fondateur de l’organisme communautaire Ali et les Princes de la Rue. Nous devons être les gardiens les uns des autres.»

Des députés du Parti libéral du Québec, dont la nouvelle chef Dominique Anglade, et de Québec solidaire étaient aussi présents.

La ministre fédérale du Développement économique et des langues officielles, Mélanie Joly, était également de la partie.

Une autre manifestation en faveur du mouvement Black Lives Matter a eu lieu au moment au parc Loyola, dans l’arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, attirant des centaines de personnes.

 

 

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