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Les anticoagulants inefficaces pour traiter les cas sévères de la COVID-19

Photo: Darrian Traynor/Getty Images

Après obtention de résultats peu convaincants, le CHU de Québec se rend à l’évidence et confirme l’inefficacité des anticoagulants pour traiter les cas sévères Covid-19. Dans la foulée, l’organisme cesse les essais cliniques auprès des patients gravement malades et admis à l’unité des soins intensifs.

Trois plateformes internationales testant l’effet des anticoagulants dans le traitement de la Covid-19 ont donc suspendu le recrutement de participants. L’utilisation de ces médicaments chez des patients gravement atteints n’a pas montré d’effets bénéfiques. Des effets potentiellement délétères, notamment une augmentation des saignements, ne peuvent être exclus. Les essais cliniques se poursuivent toutefois pour les patients hospitalisés qui ne sont pas gravement malades.

La direction du CHU précise que des analyses additionnelles sont en cours. Elles seront rendues publiques dès que possible. L’un des essais cliniques ciblés est mené conjointement par une équipe composée de membres des universités du Manitoba, de Toronto et Laval, ainsi que du Centre de recherche du CHU de Québec.

Piste étudiée

Ces tests sont motivés par le fait que la Covid-19 est associée à un processus inflammatoire important et à la formation de caillots dans les petits vaisseaux sanguins. Médicaments servant à éclaircir le sang, les anticoagulants sont utilisés pour prévenir et traiter les caillots sanguins. Ils possèdent en plus des propriétés anti-inflammatoires. C’est sur cette base que plusieurs médecins ont utilisés les anticoagulants à dose élevée (thérapeutique), pour traiter les patients COVID-19 admis dans les unités de soins intensifs.

«Tous les centres participants ont suspendu le recrutement de patients atteints de la Covid-19 et gravement malades, en attendant une analyse plus approfondie des données. Ces résultats remettent en question l’administration systématique des anticoagulants à dose élevée chez cette clientèle», indique Dr Alexis Turgeon, professeur au Département d’anesthésiologie et de soins intensifs de l’Université Laval, médecin spécialiste en soins intensifs au CHU de Québec et chercheur au centre de recherche du CHU.

Cette découverte a été rendue possible grâce à une vaste collaboration internationale. Elle concerne la Plateforme adaptative multifactorielle d’essais cliniques randomisés visant les patients atteints d’une pneumonie acquise en communauté en temps de pandémie (REMAP-CAP), la plateforme ACTIV-4 et la plateforme ATTACC.

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