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L’enseignement des langues est en mutation

Une femme apprend une langue.
Les écoles de langues ont une clientèle plus diversifiée depuis le début de la pandémie. Photo: 123RF

La télévision et les différentes plateformes numériques ont leurs limites durant ce reconfinement. C’est pourquoi apprendre une langue peut sembler une option différente pour se changer les idées tout en développant de nouvelles aptitudes qui, un jour, pourront être utiles quand on pourra à nouveau voyager.

Après une baisse de la demande pour les écoles de langues dès le début du premier confinement, l’intérêt a immédiatement repris au cours de l’été.

«Malheureusement, dans le premier confinement, les gens étaient en état d’alerte, personne n’avait un intérêt pour [nos services], constate le président de Clic, Joël Gallant. On avait peur pour notre vie. Dans ce confinement-ci, les gens ont moins peur. On est préparé maintenant, on sait à quoi s’attendre.»

Comme plusieurs, les écoles de langues se sont réorganisées pour être en mesure de migrer tous leurs cours en ligne, même si la plupart disposaient déjà d’une offre plus ou moins restreinte sur le web.

«Quand la crise est arrivée, notre réaction a été de publiciser les cours en ligne», précise M. Gallant.

Même chose à l’école ELAM. «Avant la COVID, 50% de nos cours étaient en ligne déjà. Là, c’est évidemment 100%», note la présidente, Paule Grenier.

Elle ajoute toutefois que pour plusieurs, l’apprentissage est plus facile en classe, le contact avec le professeur étant très important.

«On a revu la façon de travailler avec le professeur pour que ce soit quand même des cours ludiques et adaptés», explique pour sa part Benoit Claudel, le coordonnateur administratif de l’Académie linguistique Charlemagne.

Marché renouvelé

Le marché pour les cours de langues a changé dans la dernière année. Le télétravail donne à de nombreuses personnes davantage de temps pour s’adonner à ce type d’apprentissage, selon Mme Grenier.

«Les gens sont plus souvent à la maison et ils en ont marre de Netflix, ils veulent faire autre chose», avance-t-elle.

La flexibilité des horaires de travail amène aussi plus de personnes à suivre des leçons le jour. «Avant, on avait une forte demande uniquement pour le soir, mentionne M. Claudel. Maintenant, il y a une demande beaucoup plus étalée.»

Non seulement les cours se donnent dorénavant à toute heure du jour, mais aussi de la nuit. Depuis que toutes les séances sont en ligne, les écoles de langues commencent à conquérir le marché international. «Je viens d’inscrire une étudiante d’Irlande», s’étonne M. Claudel.

Pour sa part, Mme Grenier mentionne avoir des étudiants qui viennent d’aussi loin que Hong Kong.

Large éventail

Le choix des étudiants se diversifie aussi. À défaut de pouvoir parcourir le monde à la découverte de cultures méconnues, les voyageurs en manque de dépaysement en profitent pour apprendre une nouvelle langue.

Bien que le français, l’anglais et l’espagnol représentent toujours les matières les plus enseignées, d’autres langues étrangères gagnent en popularité. Mme Grenier remarque de l’intérêt pour le danois, l’allemand ou encore l’arabe.

Il y a aussi des demandes pour des langues plus compliquées, comme le cantonais ou le japonais, remarque de son côté M. Gallant.

Le coût pour les cours en ligne varie entre 300$ et 2000$ selon la fréquence des séances et la taille de la classe.

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