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Des travaux carboneutres pour le nouveau pont de l’Île-aux-Tourtes

Photo: Isabelle Bergeron

Plusieurs détails ont été dévoilés en lien avec le projet de reconstruction du pont de l’Île-aux-Tourtes lors d’une séance d’information du bureau des audiences publiques en environnement (BAPE) le 15 avril. Des mesures d’atténuation seront notamment mises en place pour limiter l’impact des travaux sur l’environnement.

La nouvelle structure sera construite au nord du tracé actuel et sera composée de deux tabliers distincts de trois voies. Une piste polyvalente pour les piétons et cyclistes ainsi que des accotements larges, accessibles aux autobus, seront également présents.

Le ministère des Transports (MTQ) a pris la décision de construire une nouvelle structure, car la conception du pont actuel, en service depuis 1965, ne permet pas le remplacement de la dalle sans compromettre son intégrité structurale.

«La dalle est solidaire des poutres, ce qui fait en sorte qu’il n’est pas possible de remplacer une partie du tablier à la fois comme on le ferait pour un ouvrage conventionnel, indique la porte-parole du MTQ, Mélanie St-Cyr. De plus, les unités de fondation ne répondent pas aux exigences sismiques actuelles.»

Bien que la nouvelle structure ait une longueur de 1,9 kilomètre, des travaux devront être effectués sur 4,5 kilomètres pour son raccordement à l’Autoroute 40.

La circulation sera toutefois maintenue sur l’ancien pont pour la durée des travaux avec au moins cinq voies d’ouvertes, dont trois en direction de la pointe. Une fois le nouveau pont terminé, l’ancien sera démoli.

Environnement

Étant donné que l’île aux Tourtes est classée zone archéologique patrimoniale et que plusieurs écosystèmes sont présents dans le secteur, des mesures d’atténuation seront mises en place pour limiter l’impact des travaux sur ceux-ci.

«Aucun empiétement, qu’il soit temporaire ou permanent, ne sera permis sur le site de l’île aux Tourtes», soutient Mme St-Cyr.

Des clôtures seront érigées et des inventaires d’espèces présentes autour du site pour limiter le risque de perturber des vestiges archéologiques ou écosystèmes méconnus ainsi que la faune et la flore.

Les travaux affecteront temporairement la qualité de l’eau du lac des Deux-Montagnes en raison de rejets accidentels de contaminants ou de débris de construction. Des barrières filtrantes seront déployées afin de limiter leurs impacts.

Un refuge d’oiseaux migrateurs ainsi qu’une aire de concentration d’oiseaux aquatiques sont aussi présents à proximité. Plusieurs nids sont situés sous le pont actuel. Ils seront protégés par des barrières d’exclusion pendant la déconstruction.

Des activités comme le déboisement ainsi que les travaux causant de forts bruits seront effectués à des périodes précises pour ne pas affecter les oiseaux.

D’autres mesures seront également mises en place pour limiter le plus possible les émissions et l’impact environnemental du projet. «Des actions pour capter les émissions, les réduire et les compenser seront réalisées, explique la porte-parole. L’objectif est d’en faire un projet carboneutre.»

Transport en commun

Bien que des voies d’accotement de quatre mètres sont prévues pour les autobus, l’absence d’infrastructure liée à un éventuel projet de transport collectif sur rails, comme le REM, avait été dénoncée par des résidents de Vaudreuil-Soulanges.

Mme St-Cyr confirme qu’un espace au sud de la structure sera laissé vacant pour que de telles infrastructures puissent voir le jour. Elles ne pourraient cependant pas être intégrées au pont.

«Comme nos tabliers sont prévus pour la circulation routière, il serait nécessaire d’avoir une troisième structure qui serait adaptée à un système de transport collectif sur rails», dit-elle.

L’option de construire des unités de fondation supplémentaires prêtes à l’ajout d’un tablier a également été explorée. Elle n’a cependant pas été retenue compte tenu notamment de son impact sur l’environnement et son coût important.

«Si ces unités de fondation étaient construites, ça ferait en sorte qu’elles se dégraderaient au fil du temps et on ne sait pas si elles répondraient aux normes lorsque le système sur rail serait mis en place», précise-t-elle.

Prochaines étapes

L’échéancier du projet n’est pas encore connu. Il sera annoncé lorsque le processus d’appel d’offres et le dépôt du dossier d’affaires seront réalisés.

La période d’information publique du BAPE en lien avec ce projet se poursuit jusqu’au 30 avril. Les personnes qui désirent en savoir plus peuvent poser des questions ou demander un examen public approfondi des aspects sociaux, économiques et écologiques sur le site internet du BAPE.

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