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Crise du logement: blocage de la rue Sherbrooke pour revendiquer des actions concrètes

Une manifestation du comité antigentrification du POPIR-Comité logement a bloqué une section de la rue Sherbrooke, devant les bureaux de François Legault, demandant du gouvernement des protections substantielles contre les évictions, telles qu’un contrôle des loyers. / Josie Desmarais/Journal Métro Photo: Josie Desmarais

Une soixantaine de personnes ont bloqué la rue Sherbrooke, à Montréal, devant les bureaux du premier ministre du Québec, François Legault, pour revendiquer des actions gouvernementales sur le contrôle des loyers et les évictions, mardi en fin d’après-midi.

POPIR Comité logement a deux demandes principales pour endiguer cette crise du logement.

«Premièrement, il faut construire massivement du logement social. En mettant des milliers de logements abordables sur le marché, l’on va réduire la pression sur les logements vacants. Deuxièmement, un contrôle des loyers public. Ce qu’on voit lors d’évictions ou de reprises de logements, c’est qu’elles sont souvent réalisées pour augmenter les loyers et pas pour reprendre le logement. C’est une façon de contrôler le marché et on en a besoin en ce moment», explique Patricia Viannay, porte-parole de POPIR Comité Logement.

Plusieurs organismes de défenses des locataires ont répondu à l’initiative du POPIR Comité logement, dont l’association des locataires de Villeray, le comité logement Mont-Royal ou même le syndicat industriel des travailleurs et travailleuses. Ils ont voulu se faire entendre, car le gouvernement du Québec fait la «sourde oreille».

«On bloque la rue car on veut faire réagir le premier ministre. Cela fait des mois qu’il nie cette crise du logement et ne pose pas de gestes structurants pour y remédier.»

Patricia Viannay, POPIR Comité Logement

Mme Viannay avoue que dans son secteur, la crise se ressent. «C’est des dizaines et des dizaines de locataires qui sont sur nos listes parce qu’ils sont victimes d’éviction et n’arrivent pas à se reloger. Peut-être que M. Legault est trop loin de ce monde-là. Si on est du côté des courtiers alors oui tout va bien.»

Pour faire assez de bruit, les manifestants avaient prévu micros et haut-parleurs, de même qu’une troupe de musiciens qui a rythmé la manifestation avec tambours et autres instruments de percussion. Une mise en scène théâtrale avec des marionnettes géantes cartonnées a été produite représentant l’éviction d’un locataire.

Blocage de la rue Sherbrooke. Josie Desmarais/Journal Métro

Les manifestants ont brandi des pancartes aux slogans revendicateurs. «Élus absents, spéculateurs contents; non aux évictions; oui au registre des loyers; Laforest, Legault, on veut des logements sociaux.»

«Les loyers flambent, les évictions se multiplient à l’approche du 1er juillet. Trop de personnes risquent de se retrouver à la rue ou dans des logements inabordables. Nous demandons des actions concrètes du gouvernement.»

Ines Benessaiah, de POPIR Comité Logement

Au micro, se sont succédé des témoignages de gens ayant vécu ou vivant cette crise du logement. L’une d’elles, Andrée Cadieux, vit dans un immeuble de la Rue Saint-Antoine, propriété d’un promoteur immobilier.

«On a réussi à rester au détriment d’harcèlement et de menaces. 28 locataires sur les 42 sont encore dans les lieux grâce à notre solidarité et notre mobilisation», témoigne-t-elle. Elle indique avoir été, avec ses voisins, à plusieurs reprises à l’hôtel de ville de son arrondissement et ont même occupé le siège social du promoteur.

Mme Cadieux ajoute que même seul, on peut s’en sortir. «En étant informé, même seul on peut résister. C’est plus difficile car c’est un rapport de force. Mais, j’ai vu trop de gens qui partent en dépression.»

La rue Sherbrooke bloquée, un incident évité

La rue a été bloquée pendant plus de 40 minutes. Le SPVM a sécurisé les abords de la manifestation et les différents chauffeurs bloqués ont dû rebrousser chemin. Un conducteur a toutefois forcé le passage au travers des manifestants mais sans incident.

Devant le blocus, un automobiliste a forcé le passage pour poursuivre sur le rue Sherbrooke.

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