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Usine de masques: un groupe veut sauver les papillons monarques

Photo: Archives/TC Media

Alors que le gouvernement fédéral a autorisé le développement d’une future usine dans le secteur du Technoparc, le groupe Technoparc Oiseaux, dénonce des lacunes de l’évaluation environnementale du projet et le «manque de transparence» du gouvernement.

Le 17 juin dernier, Ottawa avait déjà annoncé un investissement de 29 M$ dollars dans le Groupe Medicom pour développer une usine dédiée à la production de masques N95. Sa construction pourrait débuter dès le 15 août prochain.

Or, la zone de construction choisie abrite des champs prisés par le papillon monarque, l’espèce qui a donnée son nom à la zone. Une espèce considérée comme étant en voie disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).

Un projet critiqué

Selon le regroupement de citoyens Technoparc Oiseaux, une première consultation sur le projet s’est déroulée en «catimini» en avril dernier. Si une consultation publique a lieu jusqu’au 24 juillet prochain, la demande de construction d’un bâtiment industriel est en cours.

De plus, le groupe réfute les conclusions de l’étude environnementale selon laquelle, «aucun milieu humide, cours d’eau, espèces ou habitats sensibles ou zone protégée n’est présent sur le site.»

«Nous avons demandé à ce que Medicom et Aéroports de Montréal (ADM) nous fournissent les études environnementales pour ce cadastre en guise de bonne foi et de transparence. À ce jour, nous n’avons eu aucun retour de leur part.»

Groupe Oiseaux Technoparc

Selon un communiqué transmis à Métro, Technoparc Oiseaux, ainsi que des biologistes et observateurs ont répertoriés plusieurs espèces en péril. Parmi elles se trouve le papillon monarque.

Il évoque même un conflit d’intérêts possible entre ADM et le comité consultatif d’organisme (CCU) de Dorval. Le CCU est chargé de faire des recommandations à la Ville sur ce projet. Or en avril dernier, «Mélanie Sarris, Directrice en Capacité et développement aéroportuaire–Exploitation pour ADM, a été nommée au CCU de Dorval», peut-on lire dans le communiqué.

Une accusation démentie avec véhémence par ADM.

«Veuillez noter que le poste de Madame Sarris a été aboli en début janvier 2021 et que conséquemment, elle ne travaille plus pour ADM depuis cette date.Il s’agit là d’accusations graves totalement fausses de conflits d’intérêts», a fait savoir par courriel Anne-Sophie Hamel, Directrice Affaires corporatives & relations médias.

Des oiseaux pris dans des filets?

Des vidéos prises sur le site montrent des oiseaux pris dans des filets pour empêcher la nidification, ce qui contreviendrait à une loi de 1994 sur la convention pour la protection des oiseaux migrateurs. ADM avait déclaré «ne pas connaitre l’origine des filets» et les avaient retirés.

Le groupe de militants dispose du soutien de plusieurs organisations environnementales et de scientifiques. De plus, la Coalition verte a entrepris des démarches auprès du gouvernement fédéral afin de faire reconnaître cette zone comme une réserve nationale de faune.

Au niveau politique, Alexandre Boulerice, député de Rosemont-La Petite-Patrie et la députée du Bloc québécois Monique Pauzé ont rappelé la nécessité de protéger le Champs des monarques.

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