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COVID-19: vers une dose de rappel chaque année?

Une main tire une dose du vaccin Pfizer-BioNTech contre la COVID-19.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Se faire vacciner chaque année contre la grippe, c’est devenu une tradition pour bien des Québécois. Faudra-t-il avoir une dose de rappel pour la COVID-19? S’il est trop tôt pour se prononcer, rien n’indique qu’il sera nécessaire d’obtenir une dose de rappel.

Dans le cas de certains virus, comme l’influenza, on a affaire à un pathogène qui mute continuellement. Comme la maladie évolue tout le temps, pour la contrer, le vaccin doit faire de même. Dans le cas de la COVID-19, la situation est différente, explique l’immunologue de l’Institut de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre.

«C’est possible que l’on doive se faire vacciner annuellement contre la COVID-19, mais disons que les chances sont moins grandes que pour l’influenza, qui mute beaucoup plus. Il est possible que le coronavirus crée de nouveaux variants moins connus, mais disons que les risques sont moins importants que pour l’influenza», prédit M. Lamarre, qui est aussi virologue.

Des études cliniques plus approfondies devront être publiées sur le sujet pour en arriver à une conclusion précise, convient-il.

Jamais deux sans trois?

En ce qui concerne une troisième dose, l’histoire semble toutefois différente. La protection offerte par les vaccins de Pfizer et de AstraZeneca commencerait à s’estomper six mois après avoir reçu une deuxième dose, démontre l’étude britannique Zoe Covid.

En se basant sur plus de 1,2 million de tests, il a été conclu que l’efficacité du vaccin Pfizer passe de 88% dans le mois suivant la deuxième dose à 74% lors des cinq à six mois suivant. Pour AstraZeneca, l’efficacité passerait de 77% à 67% après quatre à cinq mois.

Dans ce contexte, deux doses suffisent-elles pour protéger contre les variants actuellement connus de la COVID-19? Au Québec, il est encore trop tôt pour en venir à une conclusion précise, souligne le Dr Lamarre, puisque la majorité de la population a reçu sa deuxième dose au cours des deux derniers mois. Tout dépendra de l’efficacité des vaccins face à de nouveaux variants.

«Ici, notre immunité est encore à son maximum, convient-il. Mais ce qu’on constate dans d’autres pays, c’est qu’il semble y avoir une diminution significative de la protection offerte par les vaccins, surtout contre les infections bénignes.»

Différent des autres pays

Selon une étude américaine, les vaccins de Pfizer et Moderna ne seraient efficaces qu’à 66% depuis que le variant Delta est devenu majoritaire au pays. Devant la menace, Israël a proposé une troisième dose à ses citoyens.

«Ils ont été les premiers à vacciner leur population, donc ils sont en avance sur tout le monde, analyse Dr Lamarre. Ils ont au moins huit mois de recul avec les autres pays, donc c’est normal qu’ils soient parmi les seuls à le faire.»

Donc, si Israël a vacciné sa population bien avant le Québec, faut-il s’attendre à ce qu’une dose de rappel soit également nécessaire dans la province? Pas si vite.

«Là-bas, ils ont suivi les consignes du fabricant, en attendant de 3 à 4 semaines entre les doses. Au Canada, l’intervalle utilisé a été entre 16, 8 et 4 semaines, rappelle le Dr Lamarre. Il y a des évidences qui démontrent qu’un intervalle plus long entre les doses pourrait permettre une protection plus durable.»

Pour l’heure, Santé Canada n’a pas approuvé l’inoculation d’une troisième dose pour la population générale. Au Québec, certaines personnes reçoivent exceptionnellement une troisième injection. Ce sont des individus qui «ont un voyage essentiel prévu à l’extérieur du pays, à court terme, et qui doivent répondre à des exigences de vaccination», selon le ministère de la Santé. Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) a aussi recommandé la troisième dose pour les personnes immunosupprimées.

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