Pétrole: sortie complète de la CDPQ d’ici 2022
D’ici la fin de 2022, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) s’engage à se départir de tous ses investissements dans les sociétés de production de pétrole. Ces sommes équivalent à 1% du portefeuille entier de la caisse, soit 4 milliards de dollars.
La CDPQ devient donc le premier investisseur institutionnel au Canada à se sortir de la production de pétrole. Il s’agit d’un premier pas vers un objectif à long terme affirmé: présenter un portefeuille carboneutre d’ici 2050. Les entreprises visées par la CDPQ n’ont pas été mentionnées.
«Clairement, il y plus que jamais une urgence d’agir, s’est alarmé le président de la CDPQ, Charles Émond. Il faut accélérer notre engagement contre les changements climatiques, agir maintenant, et surtout s’attaquer dès maintenant à la source du problème.»
La Caisse conservera toutefois des actifs dans le transport de pétrole et de gaz, comme le Colonial, un pipeline américain. Ces investissements totalisent 8 milliards de dollars, soit 2% de son portefeuille.
«On se commet à ne plus financer de nouveaux projets de pipelines et de pétrole, a toutefois statué M. Émond. L’économie en a besoin, ils répondent à des besoins existants.»
Efforts augmentés
Dans sa stratégie climatique, la Caisse hausse aussi ses cibles. Elle souhaite augmenter de 36 milliards à 54 milliards ses investissements verts d’ici 2050. Aussi, elle souhaite réduire «l’intensité carbone» de son portefeuille de 30%.
«On veut combiner la performance avec le progrès, donc combiner le rendement à long terme pour nos déposants, tout en répondant mieux à la lutte contre les changements climatiques», explique M. Émond.
Dix milliards seront investis afin d’aider les entreprises les plus polluantes à entamer un virage énergétique, vers la zéro émission. On parle notamment d’organisations dans l’industrie des mines, des plastiques, des engrais ou des carburants alternatifs.
Afin de s’assurer que ses objectifs soient atteints, la CDPQ fixera des objectifs climatiques à ses gestionnaires. Ceux-ci empocheront des bonis s’ils parviennent à les atteindre. C’est un audit externe qui en déterminera le succès.