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Fin des hydrocarbures au Québec, accueil mitigé

Le premier ministre du Québec, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

L’annonce de la fin de l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au Québec a reçu un accueil positif des groupes environnementaux mercredi. Mais François Legault n’a pas reçu que des fleurs.

La CAQ s’est engagée à ce qu’il n’y ait plus d’extraction d’hydrocarbure dans la province. Le gouvernement désire miser sur une «économie verte», a expliqué M. Legault, en faisant du «Québec un pôle du transport électrique, de la filière des batteries et de la production d’hydrogène vert».

Il s’agit d’une «excellente décision» selon l’organisme de lutte aux changements climatiques Greenpeace. «La fin de l’exploitation des hydrocarbures est avant tout une énorme victoire et montre que le combat des citoyen contre les gaz de schiste et l’exploitation pétrolière et gazière a porté ses fruits», se réjouit le responsable de la campagne climat-énergie à Greenpeace Canada, Patrick Bonin.

En abandonnant les hydrocarbures, Réseau Environnement estime «avance dans la direction d’une économie verte». Promouvoir la production de moyens de transport verts est «la voie à prendre». «Ces créneaux d’avenir permettront au Québec de devenir un acteur de premier plan et de se positionner favorablement pour la transition vers une économie plus verte», mentionne la présidente Christine Pelchat.

Impacts économiques

Mais l’arrêt de l’extraction d’hydrocarbures aura des répercussions néfastes, prévient l’Institut économique de Montréal (IEDM). «Il s’agit d’une décision irresponsable qui va ternir l’image du Québec à l’international. Le message envoyé aux investisseurs potentiels est bien clair : nous ne voulons pas de vos emplois et de votre argent», craint son directeur Miguel Ouellette.

Le prix du gaz naturel grimpe et la ressource est prisée, rappelle-t-il. «Cela est d’autant plus aberrant que les experts du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles ont recommandé plusieurs de ces projets par le passé, poursuit-il. Il faut cesser de jouer la carte politique, et penser aux familles québécoises.»

Trop peu, trop tard

Pour les partis d’opposition, les engagements de François Legault en matière d’environnement sont suffisants. «Ils sont toujours en retard par rapport à la parade. On avait demandé de sortir de l’ensemble des hydrocarbures même à la Caisse de dépôt, rappelle la cheffe des Libéraux, Dominique Anglade. Quelques jours plus tard, la caisse annonçait qu’elle se retirait du pétrole, mais toujours en retard, et aucune vision d’un point de vue des changements climatiques puis des enjeux environnementaux».

Pour Québec solidaire, il s’avère «irresponsable» de percevoir la lutte aux changements climatiques comme une «opportunité d’affaires» pour faire du «cash». «François Legault n’est pas plus vert qu’avant-hier. Il nous a dit qu’il veut fermer la porte aux hydrocarbures. S’il est vraiment sérieux, il va adopter une loi pour s’assurer que plus personne ne change d’avis», estime la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien.

François Legault participera à la conférence des Nations unies sur les changements climatique pour la première fois. Le Parti québécois s’avoue «renversé» qu’il s’y rendra en «ayant omis de préciser ses attentes en matière climatique».

«On dirait qu’il a oublié, là, que dans son revers de veston, il avait son billet d’avion pour la COP, alors que c’est une rencontre internationale hyperimportante, accuse le chef parlementaire du Parti, Joel Arseneau. Donc, en matière climatique, malgré ce qu’il nous a dit hier, pour M. Legault, ce n’est pas un discours incarné.»

Québec a l’intention d’entamer l’extraction de gisement pour fabriquer des «produits d’économie verte, comme des batteries».

Compensations

Plusieurs groupes citoyens et environnementaux demandent au gouvernement Legault de ne pas verser de compensations aux pétrolières et aux gazières à la suite de l’annonce du gouvernement de renoncer aux hydrocarbures.

«Le lobby pétrolier et gazier veut obtenir des compensations entre autres pour des potentielles pertes de profit. Les compagnies d’énergies fossiles vont gonfler artificiellement leurs projections de profit pour soutirer des millions, voire des milliards de dollars en fonds publics.»

Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

Les signataires de la demande sont Nature Québec, Greenpeace Canada, Fondation David Suzuki, le Front commun pour la transition énergétique, Équiterre, Environnement Vert Plus, Solidarité Gaspésie Côte-de-Gaspé, Eau Secours, la Coalition anti-pipeline Rouyn-Noranda, le Mouvement écocitoyen UNEplanète, la Planète s’invite au Parlement – Gaspé, Mères au front et la SNAP Québec.

Avec la collaboration de Pascal Gaxet, Métro

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