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Trafiquants de drogue, le fléau des clients et employés d’un refuge autochtone

Vue rapprochée de deux mains. L'une, la main d'un trafiquant de drogue qui tend un sachet. L'autre, la main d'un client qui prend le sachet de drogue.
Photo: Urbazon/iStock

Installé à l’Hôtel des Arts depuis fin janvier, le refuge de Projets autochtones du Québec (PAQ) n’a plus pour seuls défis le manque de personnel et la reconduite de son bail. Des trafiquants de drogue rôderaient autour du refuge, ciblant les personnes autochtones en situation d’itinérance et causant une détresse chez les employés du refuge.

La directrice générale de PAQ, Heather Johnston, s’inquiète de l’arrivée de ce nouveau phénomène depuis le début de la pandémie. Elle-même peut observer les va-et-vient des trafiquants depuis la fenêtre de son bureau.

«C’est notre grand, grand défi. Ils ont ciblé la communauté autochtone», explique Heather Johnston. «Depuis le début de la pandémie, on est envahi par ces trafiquants de drogue et ça a complètement bouleversé la communauté.»

Selon elle, le trajet rejoignant les refuges de PAQ serait devenu une «allée du crack». La grande majorité de ces trafiquants seraient des non-autochtones.

Pour aller d’un refuge à l’autre, vous allez croiser cinq ou six trafiquants de drogue.

Heather Johnston, directrice générale de PAQ

Le refuge est en étroite collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à ce sujet. Ce dernier dit échanger avec les différents partenaires, dont le PAQ, pour s’informer des besoins de sécurité du milieu.

«L’équipe du poste de quartier 21 (PDQ21) porte une attention particulière à ce secteur à la suite des problématiques de sécurité qui lui ont été rapportées, a déclaré le SPVM à Métro. L’Équipe de concertation communautaire et de rapprochement (ÉCCR), en collaboration avec le Centre d’amitié autochtone, a également effectué plusieurs présences sur le terrain depuis le début de l’année.»

Les employés du refuge affectés par les trafiquants

Il y a quelques mois, le refuge a mené une enquête interne auprès de tout le personnel. Elle visait à savoir ce qui leur causait le plus de stress dans le cadre de leur travail au refuge pendant la pandémie.

Alors qu’elle s’attendait à ce que l’enquête fasse ressortir les conséquences du manque de personnel ou de la surcharge de travail, Heather Johnston a été horrifiée du résultat.

«Le problème numéro un, de loin, qui a créé le plus de stress pour notre personnel était l’augmentation [du nombre] de trafiquants de drogue à l’extérieur des refuges, qui ciblent les participants des refuges et la communauté autochtone», explique Heather Johnston. «[Ils] ont créé une détresse terrible au sein de cette communauté.»

Elle souligne que beaucoup de bénéficiaires ont ainsi développé des dépendances. De plus, un sentiment d’insécurité se serait installé chez les employés en raison de ces trafiquants qui peuvent s’avérer parfois violents.

Ouvert fin janvier dernier, le refuge de l’Hôtel des Arts permet d’accueillir à «haut seuil d’acceptabilité» les personnes autochtones en situation d’itinérance. Il offre ses services 24h/24, 7j/7 et fournit un accompagnement à ces bénéficiaires.

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