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Itinérance: un nouveau refuge pour autochtones ouvert 24/7

Heather Johnston, directrice générale de Projets Autochtones du Québec (PAQ), en compagnie de Valérie Plante, la mairesse de Montréal Photo: Naomie Gelper/Métro

Dès lundi, 50 personnes autochtones en situation d’itinérance auront accès à un nouveau refuge d’urgence ouvert en tout temps près du quartier Milton-Parc. Il s’agit de l’Hôtel des Arts, situé dans le centre-ville, qui a été réquisitionné grâce à l’état d’urgence sanitaire.

Heather Johnston, directrice générale de Projets Autochtones du Québec (PAQ), qui gère le projet, explique qu’il s’agit en fait du déménagement des locaux de l’organisme situés au complexe Guy-Favreau.

Actuellement, les services offerts au complexe Guy-Favreau sont seulement accessibles de 17h30 à 7h30 le lendemain. Avec le déménagement, ils le seront désormais 24h sur 24, sept jours sur sept. «Ça évite de mettre du monde dans la rue parce qu’il fait froid le matin. C’est un modèle beaucoup plus humain qui permet d’avoir accès à ces personnes toute la journée pour les accompagner dans leurs objectifs à long terme», explique Heather Johnston.

En effet, des intervenants psychosociaux seront sur place jour et nuit pour aider les usagers, notamment à trouver un emploi, un logement ou à retourner dans leur communauté.

Pour le moment, la fin du projet est prévue le 31 mars prochain. Mais PAQ compte plaider pour que la ressource reste ouverte à plus long terme. 

Des services adaptés aux Autochtones

Le refuge de l’Hôtel des Arts offrira des services adaptés aux besoins des personnes issues des communautés autochtones, indique Heather Johnston. Il a été aménagé au cours des deux dernières semaines.

«Ça va être un espace sécurisé pour la communauté autochtone qui est fortement stigmatisée et marginalisée. Dans ce refuge, ils vont trouver des services adaptés à leurs besoins, mais aussi la sécurité physique et culturelle», ajoute-t-elle.

L’endroit accueillera des hommes, des femmes et des couples autochtones. Les usagers pourront rester aussi longtemps qu’ils le voudront tant qu’ils respectent les règlements, a précisé Mme Johnston. 

Un site de consommation supervisé

Le nouveau site d’hébergement d’urgence 24/7 comptera également un site de consommation supervisée. En effet, un terrain adjacent à l’hôtel est aménagé avec une tente chauffante. Les usagers autochtones du refuge pourront consommer de l’alcool et du cannabis de façon supervisée.

C’est un besoin criant pour plusieurs personnes qui utilisent les services de PAQ et qui vivent avec des dépendances chroniques et sévères, souligne Heather Johnston. «Ces personnes ont besoin de consommer toutes les quelques heures, sinon elles risquent d’avoir des symptômes de sevrage», mentionne-t-elle. 

Des intervenants et des agents de sécurité seront sur place pour veiller au bien-être des usagers. La tente pourra accueillir jusqu’à 20 usagers en même temps.

Deux décès en 10 jours

L’inauguration survient alors que deux personnes sans-abris ont perdu la vie à l’extérieur en l’espace de seulement dix jours. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Stella, une femme en situation d’itinérance âgée de 64 ans, est décédée dans la rue, en pleine vague de froid à Montréal. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réagi au décès en conférence de presse vendredi. «C’est une mort qui est préoccupante. Je pense qu’aujourd’hui est un bel exemple de ce dont on veut s’assurer, c’est-à-dire que tout le monde ait un toit au-dessus de sa tête», a-t-elle dit.

Mme Plante a toutefois tenu à rappeler que les circonstances entourant le décès sont toujours inconnues. Le dossier est entre les mains du Bureau du coroner.

Le 10 janvier dernier, un homme en situation d’itinérance avait été retrouvé sans vie dans un campement, alors que de grands froids frappaient la région de Montréal. 

Bien que de tels décès soient tragiques, Heather Johnston souligne qu’ils sont aussi très complexes. «Ce n’est pas nécessairement le manque de place [dans les refuges] qui est la raison principale. Ça peut être un manque de services, mais souvent ce sont d’autres raisons qui amènent la personne à se retrouver dans une situation dangereuse», affirme-t-elle. 

Et pourquoi ne pas avoir laissé des stations de métro ouvertes durant la nuit, comme cela a été fait au début du mois? Valérie Plante pense qu’il ne s’agit pas de la meilleure solution considérant que l’endroit n’est pas adapté aux personnes en situation d’itinérance qui ont besoin de services particuliers. 

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