Révélation de négligence dans la sécurisation des bâtiments en cas d’incendie
En raison d’un moratoire appliqué depuis le 26 octobre 2018 par le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), les enquêtes d’experts menées pour vérifier la sécurité des bâtiments lors d’incendies ont été suspendues, a appris The Global & Mail. Le SIM a mis fin au moratoire seulement quelques jours après l’incendie qui a ravagé l’édifice William-Watson-Ogilvie le 16 mars dernier. Le tragique événement a mis en évidence des failles dans l’application des standards de sécurité dans les bâtiments de la Ville.
C’est le manque d’entraînement des équipes d’enquêteurs censées identifier les lacunes en matière de sécurité qui expliquerait la mise en place du moratoire. Parmi les problèmes possibles, on cite notamment le nombre insuffisant de sorties de secours, la non-conformité du système d’alarme ou les corridors en cul-de-sac empêchant une évacuation lors d’un feu. La confusion autour de ce qui compose les standards de sécurité a également été mentionnée comme justification.
Une enquête avait mis en lumière des problèmes de sécurité en 2009 dans le cas du bâtiment du Vieux-Montréal. Les lacunes identifiées avaient été réitérées en 2018 en 2021. Or, à l’époque, les techniciens n’avaient pas enclenché d’enquête en raison du moratoire.
Peu après l’incendie, Héritage Montréal soulignait qu’aucun registre connu sur l’historique des bâtiments patrimoniaux montréalais détruits à la suite d’incendies ou d’autres sinistres n’existait à Montréal pour l’instant. Appelant à une meilleure collaboration entre architectes et pompiers, l’organisation insiste pour qu’il y ait des inspections régulières afin que le bilan de santé des bâtiments soit gardé à jour, surtout pour les bâtiments classés patrimoniaux en raison de leur complexité.