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Japon : le principal clan yakuza lance son site internet

BIG/AFP/REELAXNEWS - BUM Interactif

Sur ce site assez ringard au style carrément démodé, le clan Yamaguchi fait tout pour donner l’image de « gentils p’tits gars », avec des messages contre la drogue, des images de cerisiers en fleurs, du mont Fuji enneigé, le tout agrémenté avec son propre hymne.

Dans cette quête de respectabilité et pour illustrer la vie de messieurs biens sous tous rapports, le site offre des vidéos-guimauve. Il propose également des galeries de photos de « Yamaguchi boys » participant aux travaux de nettoyage après le séisme de Kobe (ouest) en 1995 et le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.

Journaliste spécialiste du monde souterrain des yakuza, Jake Adelstein ne semble pas convaincu, loin de là : les yakuza ne sont pas un inoffensif club de gentils défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Leur fonds de commerce serait plutôt le jeu, le trafic de drogue, la prostitution, en passant par l’usure, le racket, l’immobilier et même des intérêts dans la finance.

« La devise des yakuza est “Aider le faible, combattre le fort”. Dans la pratique, ça serait plutôt le contraire », ironise Adelstein, auteur du roman à succès Tokyo Vice.

Depuis que la police a décidé de combattre un peu plus énergiquement le crime organisé, toléré jusque-là, les yakuza traversent une passe difficile : en 2012, selon la police, leur nombre a chuté de 28 % par rapport à il y a dix ans.

Même s’il en reste environ 63 000, plus de 25 000 rien que pour le clan Yamaguchi, l’heure serait donc à la « retape » et à la pub pour se débarrasser de cette image de « forces antisociales », l’appellation que la police japonaise leur colle.

Tout comme leurs cousins italiens (la mafia) ou chinois (les triades), les yakuza sont craints, mais en même temps fascinent le public qui se régale de leurs aventures au cinéma ou dans des bandes dessinées (manga). Il existe toutefois une grosse différence : aussi incroyable que cela puisse paraître, les clans yakuza sont légaux, avec des bureaux dans les principales villes japonaises!

Même si la police effectue des descentes de temps en temps, l’existence de ces clans en tant que tels est autorisée, bien qu’une partie de leurs activités soit interdite. D’après les sociologues, la présence des yakuza réduit en effet la petite délinquance qui est « contrôlée » par ces organisations.

Le site internet, déjà visité par près de 165 000 personnes, est accessible à l’adresse http://zenkokumayakubokumetsudoumei.com/index.html. Et on peut cliquer sur l’icône Contactez-nous…

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