Soutenez

Mythes et réalités sur les racines des arbres

Photo: Jardin botanique de Montréal (Robert Mineau)
Jean-Pierre Parent - Jardin botanique de Montréal

Faites cette expérience : tapez les mots racine, arbre et illustration dans un moteur de recherche d’images.

Vous verrez que la plupart des dessins qui apparaissent à votre écran sont constitués d’arbres dont le réseau de racines est plus ou moins l’équivalent de la partie aérienne. Comme si la cime de l’arbre se reflétait dans l’eau. Cette représentation du système racinaire correspond-elle à la réalité? Pas tout à fait! Voici quelques mythes et réalités sur les réseaux souterrains qui nourrissent nos arbres.

Contrairement à ce que nous pourrions penser, les racines qui ancrent l’arbre au sol sont, en général, plutôt superficielles. Elles atteignent rarement plus de 1,5 m de profondeur, et la majeure partie d’entre elles se trouvent dans les premiers 50 cm du sol. Les nombreuses ramifications s’étendent bien au-delà de la projection au sol de la ramure d’un arbre. En général, elles dépassent de deux à trois fois son rayon. Le chêne, par exemple, peut avoir des raci­nes latérales à plus de 30 m de son tronc.

La plupart des dessins présentent aussi des racines qui s’étalent uniformément autour du tronc. En réalité, le système racinaire est rarement symétrique, car les racines s’adaptent aux contraintes du milieu. Du côté des vents dominants, les racines sont nombreuses, fines, longues et très ramifiées, ce qui leur confère une forte résistance à la traction. Du côté opposé, les racines grossissent et adoptent une forme en «I» à l’image des poutres métalliques, ce qui leur donne une meilleure résistance à la déformation.

Dans le ciel, les branches d’arbres se croisent sans se toucher, et les greffes naturelles sont rares. Il en va autrement dans le sol. Les racines s’entremêlent et fusionnent souvent entre elles, avec celles d’autres arbres de la même espèce, ou même avec celles d’espèces différentes pour former un immense tapis enchevêtré de racines. Les greffes naturelles de racines permettent les échanges d’eau et d’éléments nutritifs. Ainsi, un arbre situé près d’une source d’eau peut alimenter un spécimen de la même espèce moins favorisé.

Enfin, les arbres qui, dans le ciel, entrent en compétition pour la lumière semblent développer davantage de liens sous la terre. Les réseaux racinaires, tels que les greffes de racines,
relient et protègent les arbres.

Un colosse aux pieds fragiles

Quand nous pensons à protéger un arbre durant des travaux, c’est le tronc et les branches qui nous préoccupent. Pourtant, les racines sont tout aussi vulnérables. La plupart d’entre elles poussent en surface, là où l’eau, les éléments minéraux et l’oxygène sont présents. Les travaux de construction qui impliquent le décapage de la terre de surface, le remblaiement du terrain ou la compaction du sol sont donc très néfastes au fonctionnement des racines. Détruites ou asphyxiées, elles ne seront plus en mesure d’alimenter convenablement la partie aérienne de l’arbre, qui devra puiser dans ses réserves. Il connaîtra dès lors un lent dépérissement. C’est pourquoi il est important de penser à protéger vos arbres bien au-delà des apparences (tronc et branches)!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.