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Legault et la CAQ promettent 11 700 logements sociaux et abordables

Le premier ministre du Québec, François Legault.
Le premier ministre du Québec, François Legault. Photo: Josie Desmarais/Métro

Dans son premier engagement électoral, le premier ministre François Legault a promis d’injecter 1,8 G$ pour la construction de logements sociaux au Québec. Cette mesure servirait à construire 11 700 logements abordables.

«Il va manquer 23 500 logements sur 10 ans. […] On va travailler ce dossier avec les municipalités. C’est important qu’elles soient capables d’avoir des terrains qui sont bien classés pour développer ces [logements] sociaux», a annoncé le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) lors de son passage à Laval.

bannière élections québec 2022

Sans employer les termes «crise du logement», François Legault a toutefois avoué que, «oui, il y a pénurie». Les oppositions et organismes lui avaient reproché à plusieurs reprises de nier cette réalité.

Le premier ministre a indiqué vouloir continuer à aider les municipalités pour obtenir ces terrains. «On s’est engagé à donner des pouvoirs en matière d’expropriation», a-t-il souligné.

Selon M. Legault, la promesse de construire 15 000 logements qu’a faite la CAQ en 2018 est tenue. Certains d’entre eux sont encore en construction, a-t-il tempéré dans la foulée, tout en rappelant avoir investi 2,6 G$ pour ces projets.

«Sur les 11 700 manquants, on va aussi livrer la marchandise», a-t-il affirmé.

La fin d’AccèsLogis?

Promesse tenue? «C’est faux», réplique sur Twitter le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Selon l’organisme, moins d’un tiers de ces logements ont été réalisés, et le reste serait menacé un par manque de financement.

Avec ces 11 700 logements sociaux et abordables annoncés, on est loin des 50 000 logements sur cinq ans que demandait le FRAPRU. De plus, nulle part sur l’annonce ne figure le programme AccèsLogis. L’organisme y voit la confirmation «très inquiétant[e]» de l’abandon de ce programme consacré au logement social.

Quelques semaines plus tôt, le même organisme dénonçait «des améliorations superficielles» par la CAQ durant son mandat.

François Legault a profité de la conférence de presse pour mettre la pénurie de logements sur le dos du gouvernement libéral qui l’a précédé. «Il avait annoncé la construction de 15 000 logements. Quand on est arrivé au gouvernement, on s’est rendu compte qu’il n’y avait rien fait», a-t-il critiqué.

En entrevue téléphonique avec Métro, le député et ex-président du Parti libéral du Québec (PLQ) Saul Polo contre-attaque.

En termes de manque de crédibilité, je pense que [le fait] que la CAQ n’a rien fait ces dernières années est encore plus parlant. Le premier ministre annonce [de nouveaux logements] alors qu’il a accumulé le retard. Ils avaient quatre ans pour agir et ils n’ont rien fait.

Saul Polo

Les libéraux considèrent en effet que cette annonce est insuffisante et «clairement électoraliste à la veille du déclenchement de l’élection». Le PLQ a de son côté promis 50 000 nouveaux logements sociaux sur 10 ans.

Une subvention pour 7200 ménages

Selon des prévisions du ministère des Finances du Québec, la pénurie de logements devrait naturellement se résorber d’ici 2027, indique la CAQ dans un communiqué, sans toutefois fournir des projections chiffrées.

Le parti de François Legault s’est aussi engagé à investir 90,9 M$ dans le programme de supplément au loyer. Ce programme permet à des familles à faible revenu de ne payer que 25% de leur loyer. Ce financement devrait permettre d’aider 7200 nouveaux ménages, indique le parti au pouvoir.

Peu après l’annonce, le Parti québécois (PQ) a dénoncé une forme de «cynisme» de la part de M. Legault.

«La CAQ a nié la crise du logement pendant presque quatre ans et vient tout juste de déposer un budget qui prévoit 0 $ l’an prochain en logement social. Maintenant que la campagne est commencée, elle prétend l’inverse», a fait valoir Paul St-Pierre Plamondon.

Le PQ promet pour sa part de réaliser les 10 000 logements sociaux qui sont en attente de financement. Le parti y ajouterait 5000 unités supplémentaires par année pour les cinq prochaines années. De son côté, Québec solidaire s’engage notamment à construire 50 000 logements s’il remporte les élections.

Le FRAPRU a une fois de plus appelé tous les partis à prendre des engagements forts.

«La construction de logements sociaux et la socialisation de logements privés en vente doivent être soutenues. Pour ce faire, le programme AccèsLogis et les sommes investies dans le développement de l’habitation doivent être exclusivement réservés au logement social.»

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