Débat de Projet Montréal: les candidats croient pouvoir battre Denis Coderre
Comment battre Denis Coderre aux élections municipales de novembre 2017? C’était «la question qui tue» dimanche au débat de la course à la direction de Projet Montréal. Chacun des trois candidats a fait valoir qu’il était le mieux placé pour le faire.
«Denis Coderre ne me fait pas peur, a affirmé Valérie Plante, conseillère dans Ville-Marie, soulignant qu’elle est assise entre lui et Richard Bergeron au conseil d’arrondissement. Les Montréalais cherchent une personne qui sort du moule pour leur parler franchement.»
Guillaume Lavoie a quant à lui estimé qu’il avait la crédibilité et la compétence pour rallier tous les Montréalais, même ceux qui n’ont pas choisi Projet Montréal par le passé. «Tous les mandats que j’ai pris, je les ai gagnés, avec des collègues, a souligné le conseiller de Rosemont–La Petite-Patrie. Sur les pitbulls, avec Sterling Downey, on a gagné le débat public. Sur l’économie et l’innovation, on a développé quelque chose à Rosemont qui aujourd’hui fait qu’on nous invite de Paris jusqu’aux États-Unis et à Séoul.»
«Par rapport à la STM, une des premières choses que je vais faire est de remplacer le président Philippe Schnobb, parce qu’on privilégie la compétence et non les récompenses aux amis du régime.» – Guillaume Lavoie
De son côté, François Limoges, également conseiller de Rosemont, mise sur une équipe de gens «brillants et flamboyants» dont il se propose d’être le «chef d’orchestre». «Il faut rassembler les idéalistes et les pragmatiques. Les idéalistes apportent à Projet Montréal ses grandes idées. Les pragmatiques ont aussi raison dans leur volonté de communiquer les propositions pour qu’elles s’incarnent concrètement dans la vie des gens», a-t-il soutenu, se disant lui-même pragmatique et idéaliste.
Les trois élus ont par ailleurs défendu des positions très similaires. Réduire les inégalités sociales, favoriser la diversité en politique municipale, améliorer l’offre de transport en commun, soutenir les commerçants, voilà tous des objectifs de François Limoges, de Guillaume Lavoie et de Valérie Plante.
« Ça paraît qu’on est dans le même parti politique », a d’ailleurs lancé M. Limoges en approuvant des idées présentées par M. Lavoie.
«Parmi les plaies d’Égypte, il y a la centralisation de Coderre.» – François Limoges, répondant à un membre du public qui demandait ce que les candidats pensaient de la centralisation des pouvoirs par l’administration municipale actuelle
Ils ont toutefois rivalisé de créativité pour montrer comment ils comptaient atteindre ces objectifs. M. Lavoie a par exemple proposé de revoir la fiscalité pour les petites artères commerciales et d’offrir des incitatifs financiers pour faire des actions qui embellissent la ville.
De son côté, M. Limoges a suggéré de faciliter le transfert d’information aux entreprises en créant un guichet unique en entrepreneuriat. Il a aussi mis de l’avant son projet «10-45», une démarche progressive qui vise à ce que les citoyens de toute la ville puissent atteindre un véhicule de transport collectif 10 minutes au maximum et à ce qu’ils puissent se rendre à destination en moins de 45 minutes.
Mme Plante, qui insiste particulièrement sur le besoin de réduire les inégalités, s’est engagée à faire de la discrimination positive à la Ville de Montréal pour les femmes et les personnes issues des communautés culturelles, de même qu’à former un comité exécutif paritaire.
«[En politique municipale], il y a surtout des hommes et des Blancs. Cela dit, je vous adore, les hommes blancs!» – Valérie Plante, dans la foulée d’une question sur les façons de rejoindre la diversité montréalaise
Les membres de Projet Montréal choisiront leur chef le 4 décembre.