Les voitures Azur retirées des rails pour une durée indéterminée
Les douze trains Azur, qui étaient en service dans le réseau du métro, ont été retirés dans les garages de la Société de transport de Montréal (STM) le temps que l’enquête en cours fasse la lumière sur les causes du long arrêt de service survenue sur la ligne orange ce week-end.
Vers 14h50, samedi, une pièce brisée d’un train Azur – un frotteur qui fait partie du système d’électrification du boggie – a endommagé la signalisation à la station Du Collège. Le service a alors été arrêté entre les stations Lionel-Groulx et Côte-Vertu. Une centaine d’employés de la STM ont été appelés en renfort pour réparer les équipements du métro, inspecter les voies et les trains Azur et MR-73 endommagés, en plus d’assurer le service de navette par bus. Jusqu’à 53 autobus supplémentaires ont été mis sur les routes pour permettre aux usagers de ses déplacer entre les stations fermées. Vers 20h, l’arrêt de service a été circonscrit entre les stations Plamondon et Côte-Vertu et ce, jusqu’à la fin de la journée.
Le directeur général de la STM, Luc Tremblay, a indiqué lundi que les causes de l’incident sont inconnues et qu’une enquête est en cours pour les déterminer. Des caméras seront entre autres installées sous les trains, à proximité des frotteurs, et des tests services seront effectués pendant la nuit.
Même si les trains Azur sont retirés des rails, ce ne sont pas nécessairement eux qui sont à l’origine des dommages, a insisté M. Tremblay. «Ce n’est pas un enjeu d’Azur versus MR-73, a-t-il dit. Les deux [trains] sont touchés. Arrêtons de spéculer sur Azur.»
«Si [les trains] Azur ne roulent pas, ce n’est pas qu’il y a un problème avec [les trains] Azur, c’est parce qu’on ne veut pas que [les trains] Azur soient endommagés, a ajouté le président de la STM, Philippe Schnobb. [Les trains] Azur s’endommagent davantage avec la problématique qui reste encore à préciser.»
L’enquête sera complétée rapidement, a assuré M. Tremblay. Le maire de Montréal, Denis Coderre, a demandé qu’un rapport d’incident lui soit remis d’ici vendredi.
«J’ai demandé s’il y avait un problème de sécurité et il n’y a pas de problème de sécurité, a rapporté M. Coderre. C’est un problème technique et physique.»
Tant que les trains Azur ne seront pas en service, la STM disposera de moins de trains pour assurer les déplacements de ses usagers. «On a été en mesure de prendre des trains qui sont normalement à l’entretien ou de faire l’entretien de façon plus rapide pour pouvoir utiliser ces trains, a expliqué le président de la STM, Philippe Schnobb, en évoquant l’heure de pointe de lundi matin. Il manquait quelques trains en service, mais la différence en terme de fréquence était de 18 à 30 secondes.»
La STM a manifesté son intention d’améliorer la communication avec ses usagers en cas d’arrêt de service dans le métro. M. Schnobb souhaite qu’elle soit plus «précise» et davantage transparente. «Chaque incident fait l’objet d’une enquête, de recommandations et d’un plan d’action, a-t-il dit. Cette information existe et on va prendre les moyens pour la rendre publique le plus rapidement possible.»
Projet Montréal croit aussi que la communication entre la STM et les usagers du métro doit être améliorée. Sa chef, Valérie Plante a rappelé que sa formation politique avait proposé le mois dernier d’élaborer un plan de résilience pour le métro de Montréal et que l’administration Coderre s’y est opposé. Ce plan aurait entre autres visé à améliorer les échanges entre la STM et ses usagers, à acheter davantage de bus et à rendre l’aiguillage du métro plus souple.
«S’il y a un problème et qu’on retire la voiture Azur, je crois que c’est la bonne chose à faire, mais encore faut-il qu’on ait un plan de rechange pour que les gens n’attendent pas deux heures à l’arrêt d’autobus, comme ça été le cas samedi», a dit Mme Plante.