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Des messages d’amour de jeunes élèves pour la communauté musulmane

Photo: Mario Beauregard/Métro

Des élèves de 6e année d’une école de Montréal-Nord ont souhaité déposer des affiches, dessins et messages de soutien devant des mosquées de l’arrondissement après l’acte terroriste qui a touché le Centre culturel islamique de Québec.

Dimanche soir, en regardant les nouvelles, Lysiane Alexandre était anxieuse. Âgée de 28 ans, cette enseignante de l’école Renée-Guénette à Montréal-Nord s’interrogeait sur l’opportunité d’évoquer les terribles événements qui ont touché Québec avec ses 18 élèves de 11 à 13 ans.

«Ce matin (lundi), j’ai demandé à mes collègues des conseils pour aborder ce sujet. La moitié de mes élèves sont musulmans et la mère de l’un d’entre-eux habite à Québec. On ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, c’est important, ça peut les toucher. Mais je ne savais pas du tout comment ils allaient réagir», indique la jeune femme, précisant avoir déjà parlé avec sa classe des attentats touchant Paris le 13 novembre 2015.

À leur arrivée à l’école, trois jeunes indiquent être au courant. Ensemble, ils discutent, lisent les nouvelles récentes des médias, débattent. «ll y avait beaucoup de surprise dans leurs yeux, de l’incompréhension», explique l’enseignante, qui a également dû rassurer ses élèves.

«Certains m’ont dit: « Est-ce qu’on devrait avoir peur de sortir de chez nous? Doit-on être vigilant? » Je leur ai dit qu’il fallait rester courageux, ne pas avoir peur car le but des terroristes, c’était de provoquer la terreur.»

Des messages d’amour, d’amitié et de paix
Le message, visiblement, a été bien reçu. Unanimement, les élèves demandent à leur professeure Lysiane Alexandre «de faire des messages de soutien» destinés aux membres des mosquées voisines, fréquentées par les familles de nombreux jeunes.

Sur des affiches, ces derniers ont dessiné et rédigé «des messages d’amour, d’amitié et de paix», tant en français qu’en arabe, avant de partir les déposer, en fin de matinée, devant deux lieux de culte de l’arrondissement. Des fleurs en papier ont également été réalisées.

«Les élèves voulaient dire qu’il ne fallait pas se laisser abattre. Ils ont des messages positifs et j’ai senti que cette initiative était utile, reprend l’enseignante nord-montréalaise. Certains disent parfois qu’ils sont, ou leurs parents, victimes de racisme et de xénophobie. Ils portent le fardeau de se défendre constamment. En parler, c’est aussi notre mission éducative».

Une initiative saluée par le directeur de l’établissement. «C’est un beau geste de solidarité, applaudit Alain Gascon. Ces jeunes apprennent le vivre-ensemble et la solidarité lorsqu’arrivent des actes barbares. C’est très bien, ils montrent une ouverture et n’embarquent pas dans un sentiment de vengeance.»

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