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Luka Rocco Magnotta a plaidé non coupable

MONTRÉAL – Luka Rocco Magnotta, qui est soupçonné d’avoir tué et démembré l’étudiant chinois Jun Lin, a plaidé non coupable à plusieurs accusations lors de sa comparution par vidéoconférence au palais de justice de Montréal, mardi après-midi.

Magnotta, vêtu de beige, est demeuré impassible durant sa comparution, ne prononçant qu’un seul mot, soit «OK», quand son avocat lui a demandé de l’appeler en soirée.

La plus importante accusation est celle de meurtre prémédité, a indiqué l’un des deux procureurs de la Couronne au dossier, Louis Bouthillier.

«Évidemment, ce sera le chef sur lequel le procès de M. Magnotta se tiendra éventuellement. Les autres chefs sont des chefs accessoires», a-t-il indiqué par la suite en point de presse.

Ces autres accusations sont celles d’outrage à un cadavre, diffusion de matériel obscène ainsi que de harcèlement auprès du premier ministre du Canada Stephen Harper, qui a été ciblé par les envois postaux.

Une autre accusation, celle de meurtre au second degré qui avait été portée au départ de l’affaire par le ministère public, a été retirée par la Couronne.

«Lorsque l’enquête s’est poursuivie, on en a déduit que l’on pouvait satisfaire un chef de meurtre au premier degré. Il y avait des éléments de preuve de meurtre au premier degré et c’est la raison pour laquelle on a porté par la suite une accusation de meurtre au premier degré et à ce moment l’accusation de meurtre au deuxième degré devenait obsolète», a expliqué Me Bouthillier.

Me Bouthillier et sa collègue Hélène Di Salvo, deux procureurs d’expérience à la Couronne, savent très bien à quoi s’attendre dans cette cause qui a fait le tour du monde.

«C’est un dossier qui va avoir une certaine pression médiatique, mais c’est un dossier qui va être compliqué par la longueur et la lourdeur de l’enquête policière», a précisé Me Di Salvo.

L’avocat de Magnotta, Pierre Panaccio, a demandé à ce que la cause soit reportée à jeudi. Il entend analyser, d’ici là, la possibilité de présenter une demande de renvoi afin de soumettre son client à une évaluation psychiatrique de 30 jours dans le but de déterminer s’il doit être tenu responsable de ses actes.

La Couronne a demandé à ce que ce retour devant le tribunal se déroule à nouveau par vidéoconférence, demande à laquelle ne s’est pas opposé Me Panaccio, qui n’a pas voulu rencontrer la presse à la suite de la comparution de son client.

De leur côté, les représentants de la Couronne entendent rencontrer rapidement les parents de la victime, Jun Lin, qui sont toujours à Montréal.

«Pour expliquer le système judiciaire canadien, pour expliquer ce qui s’en vient, pour les rassurer, a précisé Me Di Salvo. Pour leur dire quelles seront les prochaines étapes et essayer de les aider au mieux qu’on peut, si c’est possible, de passer au travers de cette épreuve qui va être extraordinaire pour eux.»

Me Di Salvo n’a pas voulu donner d’informations relativement à l’enquête en vue de retrouver la tête de Jun Lin, mais elle a indiqué en anglais qu’il s’agissait non seulement d’un élément important pour la preuve de la Couronne mais aussi, et surtout, d’une démarche importante pour la famille du défunt.

Plusieurs personnes s’étaient massées dans les corridors du palais de justice dont des adolescents, en uniforme scolaire, qui n’étaient pas accompagnés d’un adulte. Quelques curieux s’étaient aussi donné rendez-vous afin d’apercevoir le suspect dont l’histoire a ébranlé le monde entier.

Celui que l’on présente désormais comme le «démembreur» est arrivé au pays à bord d’un avion militaire, lundi soir, à l’aéroport international Montréal-Mirabel. L’avion était parti d’Allemagne, là où l’homme de 29 ans avait été arrêté plus tôt ce mois-ci à la suite d’une chasse à l’homme internationale.

Luka Rocco Magnotta, âgé de 29 ans et originaire de l’Ontario, est le principal suspect dans cette histoire de meurtre sordide. Le torse de Jun Lin a été retrouvé le 29 mai dernier dans une valise jetée aux ordures derrière l’immeuble où Magnotta louait un appartement dans le quartier Côte-des-Neiges. Ses mains et ses pieds ont été reçus plus tard par la poste à Ottawa et à Vancouver; sa tête demeure toujours introuvable.

Magnotta a ensuite été arrêté à Berlin le 4 juin par la police allemande, après avoir été reconnu par un employé dans un café Internet.

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