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Un programme du SPVM inspire d’autres services de police

L'agente du SPVM Annie Fortin et l'intervenante Elizabeth Girard de l'ESUP.
L'agente du SPVM Annie Fortin et l'intervenante Elizabeth Girard de l'ESUP. Photo: Gracieuseté

C’est dans La Petite-Patrie que se trouve un groupe d’agents spécialisés en interventions auprès de personnes en situation de crise ou perturbées mentalement pour l’ensemble de la métropole.

Que faire lorsqu’un individu a des propos troublants, mais qu’il n’a pas commis d’acte criminel? Ou encore si l’on craint pour sa sécurité ou celle d’autrui?

Pour répondre à ces situations, le Service de police de Montréal (SPVM) s’est inspiré de l’Urgence psychosociale-justice du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Sud de l’île, et a mis sur pieds l’équipe de soutien aux urgences psychosociales (ESUP), dont le quartier général est établi au poste de quartier 35 (PDQ35).

Composé de quatre policiers et de quatre employés du CIUSSS, le groupe est de plus en plus demandé. «Auparavant, nos équipes travaillaient de soir et nous nous déplacions près de 800 fois par année. Depuis l’ajout d’un horaire de jour, cela a doublé et nous sommes intervenus près de 1600 l’an dernier», affirme Antonino Petrotta, agent coordonnateur d’ESUP.

Par ailleurs, il faut savoir que selon les données du service de police, environ 36 000 appels sont logés chaque année concernant des personnes dont l’état mental est perturbé.

Ceux-ci entrent en action dans divers contextes. Parfois, ce sont des patrouilleurs du SPVM qui les demande leur expertise pour désamorcer une situation avec des individus troublés.

«Parfois, ce sont aussi des gens qui demandent de l’aide des agents, en se présentant à leur poste de quartier qui requiert l’action d’ESUP», explique l’agent Petrotta.

En effet, au moment de l’entrevue, ceux-ci ont été appelés à agir au PDQ 35 lorsqu’un homme s’est présenté sur les lieux.

Dans certains cas, les agents peuvent aussi appliquer l’article 8 de la Loi P38, leur permettant de faire transporter une personne troublée contre son gré dans un centre hospitalier. Cette mesure, qui n’est utilisée que si l’individu peut porter atteinte à sa sécurité ou celle du public.

Un modèle à suivre
L’expertise accumulée depuis la création de l’équipe en 2012 a lancé une petite révolution dans les corps policiers au Québec.

L’an dernier, les membres d’ESUP ont été invités par le Service de police de la Ville de Sherbrooke, pour faire un «transfert de connaissance», dit le coordonnateur. Depuis 2016, les agents de la municipalité collaborent avec le CIUSSS de l’Estrie dans le cadre de l’équipe mobile d’interventions psychosociales.

«Avant, les policiers travaillaient en silo et ne faisaient qu’appliquer la loi. Maintenant, on peut libérer les agents et rester une ou deux heures avec les personnes en besoin. Cela demande de la patience, un sens de l’écoute et de l’empathie, mais tous nos agents et intervenants sont passionnés et possèdent ces qualités», insiste M. Petrotta.

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