La discrimination à l’emploi sur la table
Vision Montréal souhaite que les entreprises privées, les sous-traitants et les organismes à but non lucratif (OBNL) recevant des contrats ou des subventions de la Ville de Montréal soient tenus de respecter des clauses en matière d’égalité à l’emploi.
Les instances gouvernementales et municipales employant plus de 100 personnes sont tenues de respecter la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi des organismes publics. Celle-ci ne s’applique cependant pas au domaine privé.
La chef de Vision Montréal et de l’opposition officielle, Louise Harel, désire élargir ce mandat aux entreprises et organismes de 50 personnes et plus qui font affaire avec la Ville.
Une motion sera soumise lors de la séance du conseil du 20 août afin de demander au gouvernement les modifications nécessaires.
«Montréal doit donner l’exemple parce que la situation est loin d’être rose, affirme-t-elle. Dans le grand Montréal, il y a beaucoup de discrimination à l’embauche.»
Rappelons que le 29 mai dernier, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a déposé un rapport de 58 pages suite à une enquête d’envergure qui a duré six mois.
Des paires de candidats fictifs, possédant les mêmes atouts et qualifications ont été crées. Ces candidats fictifs ont postulé à près de 600 offres d’emplois de la région de Montréal affichées sur l’internet, dans les domaines du marketing, des communications, des ressources humaines, du service à la clientèle et du secrétariat.
Le résultat de l’enquête? Un candidat qualifié portant un nom typiquement québécois comme Sébastien Bélanger a 66% plus de chances d’être convoqué en entrevue qu’une personne portant un nom à consonance étrangère comme Idir Traoré.
Projet Montréala une autre solution
Le parti représentant la deuxième opposition n’est pas d’accord avec la façon de faire qui est proposée.
«Mme Harel a cette manie de toujours attendre après Québec alors que nous pourrions régler selon les champs de compétences de la Ville», a indiqué Catherine Maurice, attachée de presse de Projet Montréal.
Le parti propose de modifier le processus d’appel d’offres afin de s’assurer que l’égalité soit l’un des critères à respecter.