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Ouragan Irma: les Antillais de Montréal inquiets

Photo: Métro

Alertés par les rapports inquiétants en provenance des Antilles, des dizaines de Montréalais originaires de Saint-Martin, Saint-Barthélemy et de la Guadeloupe se sont réunis au parc La Fontaine, dimanche, pour démontrer leur soutien à leur communauté après le passage de l’ouragan Irma.

La situation est particulièrement préoccupante du côté de Saint-Martin, île de 75 000 habitants partagée entre la France et les Pays-Bas. Les autorités françaises estiment que 95 % des habitations sont détruites, la plupart des moyens de communication avec l’extérieur ne fonctionnent pas et l’aéroport de l’île n’est pas utilisable.

La petite communauté saint-martinoise de Montréal, constituée majoritairement d’étudiants, s’est donc mobilisée pour aider, mais aussi pour dénoncer l’inaction du gouvernement français.

«Il semble que le gouvernement local n’était simplement pas prêt. Il a laissé le chaos se propager pendant les derniers jours», a déploré Naomi Hatch. Le gouvernement français a amené quelques renforts, oui. Mais selon moi, c’est uniquement pour protéger les intérêts français, les grandes chaînes nationales comme Super U et Monoprix.»

«Nous payons les mêmes taxes, nous respectons les mêmes lois, mais la France ne veut pas nous aider. Aujourd’hui, je ne suis plus Française, je suis Saint-Martinoise.» – Naomie Mazzola

La jeune étudiante en comptabilité au cégep de Maisonneuve était toujours sans nouvelle de sa mère depuis le passage d’Irma.

«J’ai parlé à mon père pour la dernière fois hier soir, a-t-elle raconté. Tandis qu’on parlait, trois coups de feu ont retenti. C’est le genre de choses qui n’arrive jamais en temps normal.»

«L’aide arrive beaucoup plus lentement [côté français] que sur le côté néerlandais. On en veut à notre président de ne pas avoir réagi plus rapidement», a jugé Hugo Alvarez, étudiant en science politique à l’Université de Montréal.

«Du moment qu’on savait qu’un cyclone d’une telle ampleur s’en venait, on aurait dû évacuer le plus de monde possible. Les maisons en tôle, celles des immigrants et des sans papiers, ne résistent pas à des vents comme ça», a fait observer Naomie Mazzola, étudiante à l’université Concordia.

Plusieurs jours après le passage de l’ouragan de force 5, les informations en provenance des possessions antillaises de la France arrivent encore au compte-gouttes.

Les témoignages relayés via les réseaux sociaux parlent d’une situation chaotique : violences, pillages, bandes armées patrouillant les rues, citoyens laissés à eux-mêmes.

«De temps en temps, on a des nouvelles, mais très peu, a relaté Emma Cauchefer, qui a participé à l’organisation du rassemblement avec ses deux sœurs. Les gens nous disent qu’ils vont bien, mais ils n’ont plus de maison et ne savent pas de quoi demain sera fait.»

«Beaucoup d’informations circulent, on ne sait pas ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. C’est ce qui est le plus angoissant», a déploré Maeva, qui depuis le début de la crise passe plusieurs heures par jour à tenter de communiquer avec son père resté sur l’île.

«Ce qui m’inquiète le plus c’est l’aide directe : évacuer ceux qui en ont besoin, les premiers soins, la nourriture.»

Les organisateurs comptent recueillir des dons en argent et en matériel au cours des prochains jours.

Un dernier bilan fait état de 10 morts et de 7 disparus dans la partie française, et de 4 morts dans la juridiction néerlandaise.

Le président français Emmanuel Macron est attendu sur place mardi.

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