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Les multiples vies des pneus des bus de la STM

Rapiéçage d'un pneu dans l'atelier de pneu de la STM Photo: Isabelle Bergeron photographe

Les mécaniciens de la Société de transport de Montréal (STM) viennent tout juste de terminer le blitz des préparatifs d’hiver. En prévision des précipitations neige et de pluie verglaçante qui s’abattront sur la métropole dans les prochains mois, ils ont vérifié les systèmes de chauffage et se sont assurés du bon fonctionnement des essuie-glaces, mais ils ont surtout inspecté les pneus des quelques 1850 bus municipaux.

Dans le centre de transport Legendre, situé dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, une dizaine d’employés de la STM sont affectés à l’atelier de pneus, l’unique en son genre pour une société de transport, en service depuis 40 ans.

«Si d’autres sociétés de transport voulaient [avoir un tel atelier], ce ne serait pas possible, a expliqué le contremaître de l’atelier de pneus, Stéphane Jarvis. Il y a un savoir-faire, une expertise… Des gens de New York sont venus nous consulter parce qu’ils voulaient faire la même chose.»

Dans cet atelier de pneus transitent environ 15 000 pneus usagés par année. Ceux-ci sont minutieusement inspectés, avant d’être envoyés au recyclage ou réparés.

«Un pneu neuf, c’est environ 550$, et en rapiécer un, c’est environ 220$», a fait savoir le surintendant de l’entretien au centre de transport Legendre, Christian Langlois, pour illustrer les économies que la STM réalise en donnant une seconde vie aux pneus de ses bus.

Si un pneu usagé est encore en bon état, les mécanos de la STM ajoutent de nouveaux sillons sur la semelle afin d’améliorer leur adhérence au sol enneigé ou glacé. Ils peuvent aussi carrément remplacer la semelle. Pour ce faire, ils râpent le pneu afin d’effacer les rainures, avant d’appliquer une colle et, enfin, une nouvelle semelle. Inséré dans une enveloppe sous-vide, le pneu est ensuite mis au four pendant 75 minutes pour être vulcanisé (opération qui consiste à améliorer la résistance du caoutchouc au moyen d’un traitement au soufre).

Des semelles se sont-elles déjà détachées? «Non, a rapporté Stéphane Jarvis. Ce qui fait délaminer un pneu, c’est la vitesse. La vitesse fait chauffer le pneu et la surchauffe fait délaminer le pneu. Notre vitesse commerciale n’est pas très élevée, [ce qui fait] qu’il n’y a jamais eu de délaminage.»

Ces pneus rapiécés ont été installés à l’arrière des bus. À l’avant, les mécaniciens ont plutôt misé sur des pneus neufs, sur lesquels il y a le pictogramme officiel des pneus d’hiver, bien que les véhicules lourds, comme les bus de la STM, n’ont pas l’obligation d’être munis de ces pneus spécialement conçus pour la saison froide.

«À l’avant, on met des pneus neufs parce qu’on ne veut pas de problème de direction», a mentionné M. Langlois.

Les nouveaux pneus qu’achète la STM prennent la voie du rapiéçage au bout d’environ trois mois, selon le degré d’usure. Théoriquement, un pneu d’un bus peut être réparé jusqu’à quatre fois. «Mais on ne rend jamais là», a dit Christian Langlois. Même s’ils sont renforcés, les flancs des pneus ont de la difficulté à résister aux multiples chocs sur les trottoirs montréalais.

Plus de véhicules de service sur la route
D’ici 2019, la Société de transport de Montréal (STM) ajoutera trois autres véhicules de service, dans lesquels prendront place des mécaniciens prêts à réparer rapidement des bus en panne sur la route.

  • À la suite de l’hiver difficile de l’année 2015, cinq de ces véhicules ont été mis en service pour faire en sorte que les bus en difficulté puissent reprendre rapidement la route.
  • En 2017, les mécanos affectés dans ces véhicules de service ont déjà procédé à plus de 4500 interventions, tels que la réparation des essuie-glaces, le changement d’un pneu et l’ajout de lave-glace.
  • Lorsque les bus nécessitent des réparations plus importantes, c’est plutôt la remorqueuse de la STM qui est appelée sur les lieux. Avec l’aide de remorqueuses privées, elle dépanne environ 4000 bus par année.

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