Des citoyens réclament prestement des écoles au centre-ville
Alors que de plus en plus d’enfants habitent dans le quartier, des résidants du district Peter-McGill se mobilisent pour soutenir l’aménagement des trois premières écoles primaires du quartier.
À l’appel de la Table Interaction du quartier Peter-McGill, des parents et résidants se rencontreront mercredi soir à l’organisme Innovation Jeunes. «On veut présenter l’état de la situation aux parents parce qu’on aimerait bien que les gens se mobilisent», explique le responsable du Projet Impact Collectif de la Table Interaction, Matthieu Pajot.
À l’heure actuelle 406 élèves du primaire habitant dans Peter-McGill sont inscrits à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), mais il n’y a aucune école. «Il y a 330 élèves qui sont scolarisés à l’école Saint-Léon de Westmount, et certains passent près de deux heures par jour dans le transport scolaire», fait état la commissaire scolaire de Ville-Marie, Stéphanie Bellenger-Heng.
De plus, l’école déborde indique Stéphanie Richard, membre du conseil d’établissement. «Selon les chiffres, l’école est à pleine capacité, mais on a aussi 7 classes d’accueil d’élèves de Saint-Léon dans un annexe qui se trouve dans le quartier Saint-Henri, et elles ne sont pas comptabilisées», dit-elle La salle d’informatique a été transformée en classe régulière, et la bibliothèque ne compte plus de coin de lecture.
La CSDM a pu récemment isoler les données de fréquentation du secteur, qui était auparavant inclus dans Westmount. La commission scolaire prévoit que d’ici 5 ans, elle aura besoin de 37 classes du primaire dans Peter-McGill, sans même tenir compte de l’immigration.
La CSDM a ainsi présenté à la rentrée trois dossiers d’opportunité au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour la construction d’écoles dans le secteur: un projet de 14 classes au bâtiment patrimonial de l’Académie Bourget, sur de la Montagne, une nouvelle construction de 23 classes sur le terrain du Séminaire de Montréal et une construction de 14 classes sur l’ancien site de l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Matthieu Pajot espère que les gens du quartier entameront des actions pour appuyer ce dernier dossier, qui est plus urgent. «Dans ce cas, il y a un enjeu de temps, dit-il. Le promoteur qui possède le terrain est pour, la CSDM a déposé le projet, mais si on attend le ministère, le promoteur pourrait construire sans l’école, car il veut que son projet immobilier avance.»
«Si deux projets sur trois sont acceptés ça pourrait compléter les besoins jusqu’en 2021. Mais on veut garder les familles dans le centre-ville avec la Stratégie centre-ville, alors, si on regarde un peu plus loin, ça nous prend les trois.» – Matthieu Pajot, Chef du Projet Impact Collectif de la Table Interaction du quartier Peter-McGill
M. Pajot dit être en contact avec le promoteur Devimco et évoque le début des excavations en janvier. Le patron, Serge Goulet, n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de Métro mardi.
Normalement, cela prend presque une année pour que le MEES accepte ou refuse les dossiers d’opportunité. «On croise les doigts pour avoir des nouvelles en mai», indique Mme Bellenger Heng. Elle a d’ailleurs organisé une rencontre, la semaine dernière, pour «faire avancer les choses», mais ni les nouveaux élus montréalais, ni le député libéral de Westmount – Saint-Louis, Jacques Chagnon, ne se sont présentés, déplore-t-elle.
Stéphanie Richard se dit «très inquiète», vu la vitesse à laquelle ces dossiers avancent. «J’aimerais sentir un peu plus d’écoute de la part des intervenants clés pour que ça avance plus promptement. Si on avait une vraie volonté politique je crois que ça aiderait beaucoup», juge-t-elle.
Le MEES n’a pas répondu mardi à Métro, qui souhaitait savoir si le dossier du site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants était évalué de manière prioritaire.
Le commissaire scolaire de Ville-Marie croit toutefois qu’«idéalement, les trois projets devraient être considérés par Québec» en raison des besoins nombreux.