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Légalisation du cannabis: Justin Trudeau veut éviter «un fardeau» pour Montréal

Valérie Plante avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau
Valérie Plante et Justin Trudeau, le 19 décembre 2017. Photo: Josie Desmarais/Métro

En promettant des ressources financières aux municipalités dans le cadre de la légalisation du cannabis au Canada, le premier ministre Justin Trudeau veut éviter que cette nouvelle règlementation soit «un fardeau» pour une Ville comme Montréal.

Ce dernier, en visite mardi matin à Montréal pour une première rencontre officielle avec la nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réitéré l’engagement d’Ottawa. Rappelons que le gouvernement fédéral s’est engagé la semaine passée à verser 75% des revenus liés à une prochaine taxe d’accise aux provinces. Celles-ci devront ensuite s’entendre avec les Villes, qui seront amenées notamment à payer une formation pour les policiers.

«On s’est dit qu’on a beaucoup de flexibilité, qu’on va être raisonnable dans cette approche pour s’assurer que les villes et les municipalités à travers le pays aient les ressources nécessaires», a mentionné, en amont de cette rencontre, le premier ministre.

Avec cette mesure, Justin Trudeau veut «s’assurer que la façon qu’on livre ce service, qu’on régularise et qu’on contrôle le cannabis ne sera pas un fardeau pour les villes».

Ainsi, cette taxe fédérale et le versement d’un tiers des revenus, comme l’espère Montréal, «va créer une opportunité de garder nos enfants plus en sécurité et d’enlever les profits extraordinaires au crime organisé», a mentionné le premier ministre.

«Souvent, le fédéral se sent un peu petit loin des municipalités, mais on voit au fil des années qu’on se rapproche dans le travail qu’on fait ensemble.» – Justin Trudeau

De son côté, Valérie Plante a indiqué être «très heureuse» de la décision d’Ottawa, qui, au départ, ne proposait qu’un partage moitié-moitié avant de revenir sur sa décision. «Cette reconnaissance des villes est appréciée», a-t-elle souligné, tout en précisant que ces ententes permettent aux «citoyens [de se sentir] en sécurité à Montréal et partout au Canada».

Une ligne rose «pertinente»
Au cours de cette «très belle rencontre», dixit Valérie Plante, qui aura duré une petite demi-heure, les projets d’infrastructures et de mobilité, chers à la nouvelle mairesse de Montréal, ont également été abordés.

Si Justin Trudeau n’a pas souhaité répondre aux médias à l’issue de cette discussion, il verrait cependant d’un bon œil une future ligne rose de métro, qui ferait le lien entre Montréal-Nord et Lachine. «Il voit bien la pertinence d’une telle ligne», a révélé Mme Plante. Son équipe peaufinerait d’ailleurs en ce moment ce projet avant de faire part, concrètement, des besoins financiers aux différents paliers de gouvernement.

«On est en train de documenter davantage [la ligne rose] afin de faire une proposition en bonne et due forme.» – Valérie Plante

«M. Trudeau, depuis le début, nous dit que du transport collectif, on en veut davantage, a ajouté la mairesse Plante. Il comprend très bien les enjeux de mobilité et le concept du transport collectif comme étant une façon de créer de l’emploi, de désengorger, d’ouvrir des quartiers qui en ont besoin et de soutenir plus de mobilité qui est une clef pour le développement économique et l’accès à l’emploi.»

Cette ligne rose permettrait notamment de lutter contre les changements climatiques et de respecter les accords de Paris, comme l’a déjà promis le premier ministre. «Pour le Canada, pour le Québec et pour Montréal, le plus gros enjeu pour réduire les gaz à effet de serre, c’est le transport», a martelé Mme Plante.

Un plan avec Longueuil avec Laval ?
Notant que «l’argent est disponible» pour de tels projets, la mairesse de Montréal a également fait part de son intention de réfléchir à «un plan global», en collaboration avec les maires et mairesses des villes voisines, ainsi que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), en charge de la panification et de la tarification du transport collectif. Aucun échéancier n’a cependant été mis de l’avant.

L’objectif serait d’«avoir une vision globale de ce qui doit être développé pour que la région métropolitaine soit bien desservie en transport collectif. Ce qui est bon pour Montréal va l’être pour les villes environnantes», a précisé Mme Plante.

Alors que Laval et Longueuil ont déjà évoqué leur volonté de prolonger respectivement la ligne orange, pour offrir une deuxième entrée sur la rive nord, et la ligne jaune, la mairesse de Montréal est restée prudente.

«Je ne veux pas mettre des projets en opposition, mais je veux aussi voir une perspective globale. Je suis d’accord avec Marc Demers [le maire de Laval], a-t-elle assuré. Mais ça va être une question de prioriser.»

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