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Des VLS du «Saint-Laurent à la rivière des Prairies»

Communauto
Un véhicule en libre-service de Communauto. Photo: Archives Métro

La Ville de Montréal modifiera son règlement sur les véhicules en libre-service (VLS) afin d’étendre les zones de stationnement permises dans quatre arrondissements, soit Ahuntsic-Cartierville, Outremont, Verdun et Ville-Marie.

Cette décision permettra d’augmenter à dix, le nombre d’arrondissements dans lesquels ces véhicules sont permis. «On peut maintenant dire que des VLS, il y en a du fleuve Saint-Laurent à la rivière des Prairies», a lancé jeudi la mairesse Valérie Plante.

Dans Ahuntsic-Cartierville, l’arrondissement a adopté récemment un règlement qui permettait au VLS d’intégrer le quartier, ce que la Ville a confirmé mercredi. Dans Outremont et Verdun, l’autorisation partielle des VLS sera étendue à tout l’arrondissement.

Ces restrictions avaient incité car2Go à ne pas offrir de service dans ces arrondissements. Le directeur de car2Go Montréal, Jeremi Lavoie, a indiqué que Outremont serait assurément desservi au printemps et que des discussions étaient en cours pour Verdun. Les changements de zonage doivent entrer en vigueur à la fin du mois d’avril.

Enfin, dans Ville-Marie, les VLS à essence étaient jusqu’alors interdits. Ces véhicules pourront désormais bénéficier de vignettes de stationnement universel, mais ils pourront seulement être garés  dans les zones résidentielles, autour du quartier des affaires.

«Nous autoriserons le stationnement des VLS dans les zones de vignettes réservées aux résidants des quartiers périphériques du quartier des affaires, soit à l’est d’Amherst et à l’ouest de la rue Peel», a précisé Mme Plante.

Ceci va à l’encontre de la stratégie adoptée par l’ancienne administration qui souhaitait favoriser seulement le développement des VLS électriques dans le centre-ville. «Un VLS fait déjà sa job d’enlever de la pression sur nos routes, a défendu la mairesse. S’il est électrique, c’est l’idéal, mais on ne veut pas se limiter aux véhicules électriques.» La Ville analysera également comment elle pourrait permettre aux VLS d’occuper des espaces de parcomètres, sans nécessairement que l’utilisateur doive payer pour s’y stationner.

Ce changement de cap a été accueilli chaleureusement par les deux opérateurs de VLS à Montréal, car2Go et Communauto.

«On a un partenaire qui va enfin encourager le développement, a souligné le directeur de car2Go Montréal, Jeremi Lavoie. La Ville a compris que c’est impossible d’avoir une ville dense et que chaque personne prenne sa voiture, mais qu’en même temps, certains trajets doivent être faits en voiture.»

«Pour les usagers, c’est une amélioration de l’offre qui est quand même assez significative, a applaudi le président directeur-général de Communauto, Benoit Robert. C’est un soulagement qu’on puisse utiliser encore des voitures hybrides. Nous forcer à mettre trop de voitures électriques en circulation trop vite, ça vient [nous] nuire.»

Il a expliqué que ces véhicules rapportent «beaucoup moins de revenus que les voitures à essence, dont la plupart sont hybrides». «L’industrie n’est pas en mesure de nous offrir des voitures à des prix avantageux avec une autonomie suffisante», a affirmé M. Robert, qui a évoqué devoir déplacer plus régulièrement les véhicules électriques et que ceux-ci deviennent inutilisables quand ils sont en recharge.

En contrepartie de l’acceptation des véhicules à essence, la Ville révisera aussi les tarifs de vignettes en janvier 2019. «On travaille à avoir un modèle avec un incitatif pour la voiture électrique, a indiqué le responsable du dossier Eric Alan Caldwell. Actuellement, la vignette d’un VLS électrique coûte plus cher que celle d’un VLS classique. On veut renverser ça.»

Benoit Robert croit qu’il faudra de très bons incitatifs pour passer au tout électrique. «En ce moment, même si les vignettes étaient à 0$, on serait encore perdants. Il faudrait que la Ville nous paye pour ajouter des véhicules électriques», a-t-il mentionné. Sans davantage de bornes de recharge, le modèle n’est pas viable, a-t-il jugé.

Couverture à la grandeur de l’île

Le fait d’accueillir ou non les VLS est une compétence qui relève des arrondissements.  «Notre souhait c’est d’étendre le VLS à la grandeur de l’île et nous travaillons avec les arrondissements», a indiqué la mairesse Valérie Plante, qui pense que l’annonce de jeudi va «faire une certaine pression sur les autres arrondissements».

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