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Le casse-tête de déménager les animaux du Biodôme

Photo: Archives Métro

En raison des importants travaux de rénovation prévus, le Biodôme fermera ses portes le 3 avril et ce, pour 18 mois. L’ampleur de la reconfiguration du muséum nécessitera de déménager tous les animaux, sauf les plus gros poissons. Bienvenue dans Histoire de Pi à la sauce montréalaise.

Zoobnb
Les différents zoos canadiens membres du groupe Aquariums et zoos accrédités du Canada (AZAC) collaborent entre eux quand il s’agit d’hébergement, d’études ou de conservation. Ainsi, le Zoo de Calgary accueillera une loutre et cinq manchots royaux du Biodôme de Montréal. Les lynx visiteront Saskatoon, le caïman ira se prélasser en Ontario, tandis le capybara squattera le Zoo de Moncton. Le groupe des six paresseux se dispersera: l’ado s’envolera pour Cleveland alors que la femelle s’établira à Granby, avec quelques-uns des oiseaux, afin d’éventuellement se reproduire avec l’un des deux mâles du zoo. Bien des animaux resteront dans la région de Montréal, ce qui leur évitera le stress d’un long voyage. Certains seront relocalisés sur le site d’Espace pour la vie (sans être accessibles au public), mais aussi dans l’animalerie d’une institution universitaire et sur la Rive-Nord. «Gérer un Biodôme éclaté sera une grande expérience. Une expérience animale, mais aussi humaine pour les employés qui devront continuer à suivre les animaux, mais sur des sites dispersés, confie le contremaitre aux collections vivantes du Biodôme, Jean-Philippe Gagnon.

Expédianimal
Faire voyager un animal ne nécessite pas uniquement l’achat d’un billet. Il faut aussi remplir une foule de documents administratifs et s’assurer d’un maximum de confort. «Pour certains animaux, on va jusqu’à vérifier la température de la soute des avions-cargos. Si ce n’est pas chauffé, c’est bon pour les manchots, mais pour les paresseux par exemple, il faut s’assurer de trouver un vol où la soute est chauffée», explique la vétérinaire au Biodôme, Émiko Wong. Pour atténuer le stress du voyage, les animaux sont régulièrement entraînés à entrer dans la boîte de transport, qui les amènera à destination. Les manchots ayant la capacité de se réconforter, ils voyageront par couple ou en trinôme dans la même caisse.L’ensemble des opérations de relocalisation des animaux du Biodôme est estimé à environ 195 000$. Cela inclut la signature de baux (102 000$), les travaux d’aménagements temporaires (81 000$) et le transport des animaux (11 000$).

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Une fois rendus sur place, les animaux du Biodôme seront suivis par des vétérinaires surveilleront leur santé pour évaluer leur niveau de stress et leur niveau d’adaptation avec leurs nouveaux voisins. Pour certaines espèces, ce n’est pas le transport qui pose problème, c’est l’hébergement. Dans le cas de la quarantaine de manchots, qui demeureront au sous-sol du Biodôme, il a fallu reconstruire une pièce réfrigérée. «On a récupéré les matériaux utilisés pour les anciens frigos et il a fallu refaire un bassin de filtration», mentionne M. Gagnon. Afin que les animaux continuent d’avoir leur dose d’exercice, l’institution a aussi fabriqué un module en bois qui remplacera la falaise sur laquelle ils jouaient avant. «On veut s’assurer que les animaux gardent toujours un niveau d’hébergement supérieur», lance la vétérinaire.

In memoriam faunique
La quarantaine d’employés du Biodôme de Montréal responsables des animaux et des végétaux est consciente qu’elle ne reverra pas certains des locataires du muséum montréalais quand il rouvrira à l’automne 2019. Jean-Philippe Gagnon sait déjà qu’il ne reverra probablement plus l’ara hyacinthe, même s’il a nourri ce perroquet pendant 15 ans. «Dans le cadre de la refonte des collections, on aimerait avoir une plus grande diversité d’aras. Or, le spécimen qu’on a actuellement se mélange moins bien avec les autres», confie Emiko Wong. Une partie des manchots royaux ne reviendra vraisemblablement pas de Calgary, ayant déjà dépassé l’âge vénérable de 25 ans. Pareil pour les manchots gorfou ou les manchots papous, dont le tiers a atteint le statut gériatrique. Par contre, de nouvelles espèces devraient être introduites, telles que le fourmilier ou le kinkajou, ainsi qu’une cinquième espèce de manchots (à jugulaire ou Adélie). Rien n’est encore arrêté.

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