Des mégots mal éteints ont causé cinq morts à Montréal en 2017
Les 1171 incendies recensés sur l’île de Montréal en 2017 ont fait 14 victimes l’année dernière, soit trois de plus qu’en 2016, selon les statistiques du Service de sécurité incendie de Montréal, qui présentait son bilan devant la commissions de la sécurité publique mercredi. Cinq de ces morts sont attribuables aux articles de fumeurs mal éteints.
Le SIM a particulièrement dans sa ligne de mire le paillis et le terreau d’empotage dans lequel les fumeurs pensent qu’ils peuvent écraser leur mégot sans risque alors que ces substances sont en fait inflammables.
«Les gens ne fument quasiment plus à l’intérieur, mais plus sur leur balcon ou à l’extérieur des restaurants», a mentionné Alain Rouleau, le chef de section au SIM. Si ce dernier souligne que le phénomène consistant à se débarrasser de son mégot dans un pot à fleurs est relativement nouveau, il précise que le SIM tentera d’évaluer son ampleur, considérant le nombre de victimes.
Selon des statistiques, cette problématique a causé 8,4M$ de dommages à Montréal en 2016, forçant le SIM à déployer de nouveau sa campagne «Pas de mégots dans les pots».
Fuites de gaz en hausse
En 2017, le SIM a réalisé 131 673 interventions, dont 84 867 en tant que premiers répondants, principalement pour des douleurs thoraciques ou des problèmes respiratoires. Fait notable : les 185 fuites de gaz enregistrées en 2017 représentent une hausse de 33% depuis 2015.
Le SIM souligne que 90% de ces fuites sont liées à des travaux d’excavation et que les plans disponibles sur le portail Info-Excavation sont parfois imprécis ou incomplets. Le nombre de chantiers est par ailleurs en hausse à Montréal, a noté le SIM.
Peu de minorités visibles
En 2017, le Service incendie comptait 24 pompiers issus des minorités visibles et 29 pompières, soit environ 1% de ses effectifs. Il n’est donc pas représentatif de la population. «On parle souvent des pompières, mais on pourrait mentionner que le SIM compte 185 femmes, dont 111 en uniforme», a affirmé Richard Liebman, l’adjoint du directeur du SIM Bruno Lachance.
S’ils ont souligné le bon travail des pompiers Montréalais, les élus membres de la commission ont néanmoins fait des commentaires notamment sur la modernisation des outils de gestion et de pilotage ou la possibilité de faire appel à des camions plus petits lors des interventions comme premier répondant.
Le président de la commission de la sécurité publique, Alex Norris, s’est félicité de l’intérêt des citoyens qui ont participé en grand nombre depuis janvier aux travaux de la commission qui n’avait jamais siégé jusqu’ici en public.
Quand on se compare…
Le SIM ne fait pas figurer dans son rapport annuel le temps moyen de réponse, invoquant notamment le fait que les chiffres varient selon la densité des secteurs. Néanmoins, Montréal se compare bien avec les autres métropoles canadiennes si l’on se fie aux données du Réseau d’étalonnage municipal du Canada.
En 2016, le taux de réponse médian des pompiers était de 6mn38 dans les zones urbaines au Canada, contre 6mn16 à Montréal. La métropole figurait aussi en tête de peloton pour le plus faible taux de victimes et de blessés dans des incendies. Quant au coût d’utilisation d’un camion d’incendie équipé en hommes et en matériel, il était de 292$/h à Montréal, soit bien qu’à Toronto (415$/h) ou Calgary (345$/h)