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La Ville de Montréal lance son «escouade mobilité»

Des travaux sur la rue Saint-Denis
Photo: Josie Desmarais/Métro

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé mercredi le lancement de l’escouade mobilité dans l’arrondissement de Ville-Marie et sur certains axes du Plateau-Mont-Royal et du Sud-Ouest. La Ville investira une somme de 619 000$ dans le projet.

Cette nouvelle équipe, dont la mission sera d’assurer une meilleure mobilité dans la métropole, sillonnera les secteurs identifiés entre 5h et 23h, du lundi au vendredi, pour intervenir sur toute «entrave problématique».

Les «grandes axes de mobilité» comme le boulevard René-Lévesque, la rue Ontario, la rue Maisonneuve ou la rue Sainte-Catherine seront principalement visés. L’escouade indique vouloir «s’ajuster» en fonction de la demande par secteur.

L’unité sera en mesure d’émettre des constats d’infraction, mais aussi des ordres de démobilisation ou d’ajustement aux occupants qui ne se conforment pas aux règles municipales.

«Je tiens à dire que ce n’est pas une recette miracle pour éliminer la congestion, a prévenu la mairesse. Soyons réalistes. Le parc automobile grossit plus rapidement que la population montréalaise. Les travaux dans les infrastructures ont été sous-financés pendant trop longtemps et on doit rattraper le temps perdu, c’est ça la réalité.»

Selon elle, le territoire de Montréal est «saturé» en ce moment, ce pourquoi la construction de nouvelles routes n’est pas une option. «On doit mettre de l’avant des solutions à court terme comme l’escouade, à moyen terme comme les 360 autobus hybrides ou à long terme comme la ligne bleue, la ligne rose et le Réseau express métropolitain (REM)», a-t-elle indiqué..

Déjà des preuves
Le projet pilote, qui s’est tenu du 1er juin au 15 août dernier, a permis l’intervention de l’escouade dans 1438 situations. Pas moins de 96,9% des cas se sont déroulés sur la route, le reste ayant eu lieu sur des pistes cyclables ou sur les trottoirs.

«Les résultats du projet pilote sont déjà très satisfaisants. On aura un bilan provisoire le 30 septembre pour mesurer les impacts précis du projet et les bénéfices qu’il apportera.» -Valérie Plante.

Le nouveau groupe d’opération pourra agir sur trois principaux champs d’intervention: des entraves non autorisées sur le domaine public, des entraves autorisées mais non-conformes à la loi et des entraves autorisées et conformes, mais dont l’impact sur la mobilité est plus important que prévu.

Selon les informations de la Ville de Montréal, 92,6% des interventions sur des entraves ont été réglées avec l’intervention de l’escouade. La majorité des interventions (68,1%) n’ont pas nécessité d’actions récurrentes.

La Ville indique que des suivis seront assurés pour tester l’efficacité de l’escouade. «On va adapter l’escouade en fonction des besoins, donc on va voir à l’usage si c’est nécessaire d’augmenter les effectifs», a expliqué la mairesse. Des appels conférence hebdomadaire, des rencontres entre les acteurs, et des rapports périodiques sont notamment prévus.

À l’interne, une application mobile a également été développée pour documenter l’intervention des agents de l’escouade par secteur.

Mobilité «globale»
Chaque année, 30 000 permis à l’entrave à la circulation sont émis dans la région de Montréal, soit pour des chantiers, des événements publics ou encore des travaux privés. La Ville s’estime responsable de 25% des chantiers, 75% relevant plutôt du privé. «Nous devons aussi nous en charger», a dit la mairesse.

Selon Mme Plante, cela montre qu’il faut aborder la mobilité dans une perspective «globale» pour apporter des améliorations concrètes aux entraves à la circulation. «Je vous dirais que, si vous ne croisez pas l’escouade, on aura réussi à désamorcer les situations en amont, et ce sera tant mieux», a-t-elle noté.

Six inspecteurs d’arrondissements dédiés à des secteurs précis de la ville auront pour mission d’en assurer le bon déroulement. Montréal assumera le coût des cinq véhicules de l’escouade, ainsi que les salaires des inspecteurs, alors que Québec a annoncé la semaine dernière l’octroi de 500 000$ pour assurer le suivi par l’escouade de ses propres chantiers dans la métropole

Le responsable des infrastructures du comité exécutif de la Ville de Montréal, Sylvain Ouellet, a rappelé que «le but premier de l’escouade n’est pas de sévir, mais d’empêcher des situations de blocage de se produire pour éviter la congestion, surtout en heure de pointe». Il a énuméré plusieurs exemples d’interventions déjà effectués sur le boulevard René-Lévesque, sur l’avenue Atwater ou sur le pont Jacques-Cartier.

«Je pense notamment à un chantier qui a été immobilisé parce qu’il n’avait pas de passage pour piétons. Maintenant, ce sera changé immédiatement. C’est notre priorité que chacun puisse circuler librement, en tout temps», a-t-il avancé, soulignant que la Ville optera pour «la sensibilisation» avant d’aller vers «une sanction». Aucune amende n’est prévue pour les opérateurs qui seront interceptés par l’escouade.

Le Centre de gestion de la mobilité urbaine (CGMU) assurera également une surveillance du territoire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Un support technique formé d’ingénieurs est aussi prévu. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) agira enfin en coordination avec l’Escouade sur le terrain, au besoin.

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