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Des Boeing 737 décollent de l’aéroport de Saint-Hubert

Photo: Mathias Marchal

Des Boeing 737 ou des Airbus A320 monocouloirs de 130 places peuvent désormais décoller de Longueuil grâce au rehaussement de la capacité portante d’une piste de l’aéroport de Saint-Hubert, au coût de 17M$. Au grand dam de certains voisins.

«Que ce soit pour offrir des coûts attrayants aux avionneurs low-cost, pour fournir un aéroport régional à moins d’une heure de route aux deux millions d’habitants de la Montérégie, ou comme argument commercial aux entreprises qui souhaitent s’installer dans la région, un aéroport secondaire est un atout pour une métropole», a déclaré jeudi lors de l’inauguration de la piste, Charles Vaillancourt, président du conseil d’administration de DASH-L, l’entreprise qui gère l’aéroport de Longueuil-Saint-Hubert.

Pour les voyages réguliers dans le sud à partir de la Rive-Sud, il faudra toutefois attendre plusieurs mois, voire quelques années, afin de sécuriser les contours de l’aéroport et  de construire une aérogare pour le contrôle des passagers, la douane et le traitement des bagages.

Il faudra aussi obtenir le statut d’aéroport désigné de la part de Transport Canada et obtenir l’appui ferme d’avionneurs. «On n’ira pas de l’avant dans la construction d’une aérogare sans entente avec des transporteurs aériens», a ajouté M. Vaillancourt qui précise être «en contact sérieux avec trois compagnies ultra low-cost» sans vouloir dévoiler les noms. En conférence de presse, il a souligné que les compagnies Swoop et Canada Jetlines n’avaient aucune route au Québec, notamment à cause des coûts aéroportuaires.

En attendant, l’aéroport a obtenu une subvention de 1M$ de Québec pour préparer en 2019 un plan directeur, qui préciserait notamment la voie à suivre en vue de la construction d’une aérogare. Pour la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, «nous nous rapprochons de l’objectif de faire de Saint-Hubert une plaque tournante du transport régional». Mme Parent a indiqué qu’elle espérait que l’aéroport héberge aussi bientôt un centre d’entretien d’aéronefs de classe mondiale et a voulu rassurer la population «ça ne se fera pas au détriment de la qualité de vie des citoyens».

Rappelons qu’un comité de citoyens, importunés par le bruit des écoles de pilotage, avait obtenu plusieurs concessions en 2015 à la suite d’une poursuite judiciaire. Depuis les horaires ont été revus et des silencieux ont été installés sur les avions.

«L’entente hors-cour n’est pas respectée car des avions sans silencieux continuent de voler le soir», déplore Johanne Dominge, présidente du comité anti-pollution de Longueuil.

Si l’administration de l’aéroport affirme avoir fait des études sonores avant d’autoriser des Boeing 737 à utiliser l’aéroport, Mme Domingue affirme que les citoyens n’ont pas été informés des résultats. «L’entente hors-cour prévoyait la constitution d’un comité consultatif sur le climat sonore sur lequel on siège, mais la direction de l’aéroport a annulé la réunion de mai 2018, ce qui fait que le comité ne s’est pas réuni depuis mai 2017», souligne-t-elle.

En plus des compagnies de pilotage, trois entreprises d’importance utilisent déjà les services de l’aéroport de Saint-Hubert pour des vols nolisés en Amérique du Nord. Il s’agit de Pascan Aviation qui se spécialise dans les transports régionaux au Canada à partir d’avions plus petits, ainsi que ChronoAviation et Nolinor, qui possèdent des Boeing 737 dans leurs flottes respectives.

Jacques Prudhomme, le directeur de Nolinor a des doutes sur la faisabilité d’attirer des vols réguliers ultra low-cost à Saint-Hubert. «Le low-cost, ça fonctionne en Europe et aux États-Unis parce qu’il y a un gros bassin de population», affirme l’entrepreneur.

Son entreprise, qui compte huit Boeing 737 et 285 employés, croit plutôt aux vols nolisés privés et transporte aussi bien les joueurs des Alouettes de Montréal que des travailleurs miniers se rendant dans le Nord du Québec,

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